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Climat : à Lima, les ONG dénoncent des gouvernements « esclaves » des multinationales
Article mis en ligne le 9 décembre 2014

En coulisse des négociations sur la lutte contre le changement climatique, à Lima au Pérou, le lobbying va bon train. Les grandes entreprises les plus polluantes de la planète disposent d’entrées privilégiées pour faire pression sur les gouvernements et l’Onu. Une situation que déplore les organisations non gouvernementales

Alors que les négociations internationales sur le climat ont débuté à Lima au Pérou depuis le 1er décembre, les pressions menées par les grands pollueurs industriels s’intensifient en coulisse. Ce lobbying fait l’objet de deux nouveaux rapports sur l’influence des multinationales et des corporate conquistadors de la part d’organisations non gouvernementales [1]. Leur constat est sans appel : « Jusqu’à présent, l’incidence des grandes entreprises sur la prise de décisions a toujours réussi à empêcher que l’on s’attaque aux causes profondes du changement climatique ».

Lobbying agressif, pressions pour faire supprimer les réglementations contraignantes, financement direct de partis politiques, chassés croisés de personnel entre administration publique et secteur privé, forte présence dans les négociations... Quatre multinationales européennes opérant en Amérique du Sud sont visées : le groupe minier britannique Anglo-American, le pétrolier espagnol Repsol, le négociant anglo-suisse de matières premières Glencore Xstrata et l’énergéticien italo-espagnol Enel Endesa. Selon les auteurs des rapports, « les pourparlers sur le climat, de Lima à Paris, risquent d’échouer une fois de plus, parce que la Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique et les gouvernements sont les esclaves des sociétés transnationales ».

Des pratiques désastreuses au service d’un modèle polluant (...)

Le rapport illustre également les moyens déployés par les multinationales pour influencer les décisions, en rappelant que Repsol a déboursé en 2013, près d’un demi-million d’euros en lobbying direct à Bruxelles et Washington (Lire aussi : Les milliardaires qui spéculent sur l’avenir de la planète).

Et ce n’est pas tout. Les organisations dénoncent aussi les tentatives de greenwashing qui entourent la construction de méga-barrages. (...)

Elles appellent l’Onu à réexaminer les processus de décisions afin de limiter l’influence des industries, à dissoudre les groupes d’industriels ayant un « statut privilégié » au sein des négociations officielles, et à adopter un code de conduite pour ses fonctionnaires. « Au lieu d’écouter les pollueurs industriels, les décideurs devraient plutôt prêter une oreille attentive aux peuples », résume Lucia Ortiz, des Amis de la Terre International.