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connaissance des énergies/AFP
« Cité noire » : le port polonais de Gdansk suffoque sous la poussière du charbon importé
#charbon #pologne
Article mis en ligne le 10 juin 2023

La famille d’Iwona Wozniewska vit près du port polonais de Gdansk. Mais l’air frais qu’elle respirait depuis toujours est désormais vicié par la poussière dégagée par les volumes croissants de charbon importé.

Jusque-là, les Polonais exposés à la pollution de l’exploitation minière vivaient dans le sud du pays où le charbon est traditionnellement extrait.

Mais faute d’une production intérieure suffisante, la Pologne a été contrainte d’importer désormais du charbon, qui en outre ne vient plus de Russie depuis l’invasion de l’Ukraine par ce pays. Contraint de gérer les volumes importants importés du Kazakhstan, de Colombie ou d’Indonésie, le port de Gdansk a commencé à stocker le charbon près des zones résidentielles.

(...) Les problèmes de santé se multiplient dans la région. (...)

"Le charbon est stocké dans tous les coins et recoins inoccupés. C’est du charbon de mauvaise qualité, en provenance de Colombie, du Kazakhstan, de diverses contrées du monde" (...)

« Cité noire »

Anna Motyl-Kosinska est cofondatrice d’une campagne citoyenne lancée contre la pollution et qui réclame des mesures préventives, comme arroser le charbon avec de l’eau ou bâcher les camions pour contenir la propagation de la poussière. Soumis à des pressions en ce sens, le conseil municipal de Gdansk vient de tenir une réunion spéciale consacrée au problème.

Les habitants ont saisi l’occasion pour déployer des banderoles clamant : "Gdansk : cité noire". "Près de 90% du volume de charbon arrivant en Pologne et distribué à travers le pays, est transbordé à Gdansk, près des habitations", dit à l’AFP la maire de cette ancienne ville hanséatique, Aleksandra Dulkiewicz, précisant que le problème affecte "des milliers de personnes". "Il y a des endroits à Gdansk, des écoles, dont les enfants ne sortent pas depuis des semaines", insiste-t-elle.

Le conseil municipal a invité à sa réunion les autorités gouvernementales et portuaires, sans succès, alors que 95 % du port est propriété de l’État. "Cela montre que personne aujourd’hui ne veut se confronter aux résidents ni à leurs vrais problèmes, ni réfléchir à une solution intelligente", déplore Dulkiewicz.

Lors de la réunion, le conseil a appelé le gouvernement à agir immédiatement, en commençant par nettoyer les rues et les véhicules du port, tout en surveillant les taux de pollution.

Certaines mesures ont bien été prises, mais selon les habitants, elles sont insuffisantes.