
Un colon, producteur de vin en Cisjordanie, s’est récemment adressé au Conseil d’État pour obtenir l’annulation de la réglementation sur l’étiquetage des produits des colonies. Pour comprendre l’enjeu majeur de cette affaire et de ses développements, il est nécessaire de faire un retour sur la bataille menée par l’AFPS, depuis bientôt deux ans, pour une application effective de la réglementation sur l’étiquetage des vins produits dans les colonies.
L’attaque venue d’Israël contre la réglementation
Dans un communiqué du 23 juillet 2018, le Bureau national de l’AFPS dénonce le recul du gouvernement français sur l’étiquetage des produits des colonies israéliennes. Ce communiqué précise qu’une requête a été formée auprès du Conseil d’État pour mettre en cause les réglementations françaises et européennes sur l’étiquetage. Le Conseil d’État ne s’est pas prononcé sur cette requête, se contentant de renvoyer la balle à la Cour de Justice de l’Union Européenne.
Alors que cette non-décision du Conseil d’État n’avait aucun caractère suspensif, le Ministère de l’Économie et des Finances s’est empressé de geler toutes les poursuites en cours et à venir pour infractions à la réglementation sur l’étiquetage, exprimant, de fait, « un encouragement à la politique coloniale du gouvernement israélien ».
Dans cette scandaleuse affaire qui démontre, une nouvelle fois, la complicité active du gouvernement français avec la politique criminelle d’Israël, il est révélateur que l’un des deux auteurs [1] de la requête auprès du Conseil d’État, soit un colon israélien, producteur de vin dans une colonie de Cisjordanie… Mais pourquoi donc un colon producteur de vin s’engage-t-il personnellement dans une telle procédure hors d’Israël ? Pour le comprendre et pour saisir tous les enjeux de cette affaire, il convient de remonter le fil de l’histoire des vins israéliens produits dans les colonies, histoire dans laquelle l’AFPS a joué et continuera à jouer un rôle majeur.
L’AFPS agit pour faire respecter la réglementation (...)