
Après plus de deux ans de concertation, la circulaire « Valls », qui remplace la circulaire « Fillon » sur « les relations entre les pouvoirs publics et les associations » a été publiée le 29 septembre 2015. Le Collectif des Associations Citoyennes (CAC, qui s’est constitué dès 2010 en opposition à la circulaire Fillon et à la marchandisation de la vie associative) a formulé depuis 2013 des propositions pour une nouvelle circulaire et avait participé aux discussions préparatoires. Au cours de la dernière phase de discussions, seul le Mouvement associatif (ex C.P.C.A.) a été invité aux côtés des fédérations d’élus et des différents ministères. Nous avons cependant travaillé avec le Mouvement associatif et le RTES[1] pour préparer ces réunions, avec une convergence sur la plupart des propositions, et nombre de nos amendements ont été repris.
Cette circulaire représente une nette amélioration par rapport à la logique antérieure. Elle apporte des infléchissements notables par rapport à la soumission de l’ensemble des associations à des logiques concurrentielles. Elle peut permettre d’instaurer de nouvelles relations partenariales entre associations et collectivités, y compris avec l’État, et de sortir de la logique du « tout prestataire ou marchand » qui prévalait auparavant. En ce sens, il convient de saluer la qualité du dialogue et du travail réalisé par les services de la DJEPVA[2], même s’il subsiste quelques points à éclaircir.
Cependant, la signature de cette circulaire survient précisément au moment où le projet de budget 2016 présenté au Parlement accentue la diminution dramatique des dotations aux collectivités, et par voie de conséquence des financements aux associations. Les conditions d’attribution des subventions s’améliorent au moment même où les moyens financiers des collectivités publiques sont gravement amputés.
De même, les démarches de co-construction avec les collectivités sont reconnues et encouragées à travers la mise en application de la charte d’engagements réciproques. Mais dans le même temps l’application de la réforme territoriale et la diminution des moyens créent une incertitude majeure qui paralyse les initiatives. (...)