
« Ne pas avoir rien fait est déjà important pour justifier son existence. » Dans Faire quelque chose (1), Vincent Goubet, cinéaste trentenaire, écoute trente-trois grands résistants, qui tous auraient pu prononcer ces mots de leur pair Raymond Lévy, et retrace le parcours de la Résistance en accompagnant ainsi ceux qui, en juin 1940, n’ont pas supporté l’humiliation de l’Occupation.
Cela a commencé par une affiche arrachée, un tract distribué, un journal clandestin imprimé... Venant de tous les horizons politiques et de tous les milieux sociaux, des jeunes gens vont s’employer à « convaincre les Français de ne pas écouter Pétain », avant de passer à d’autres armes et à d’autres objectifs. Si, aujourd’hui, témoigner leur paraît « un devoir », c’est avant tout pour contribuer à ce que ne soit pas oublié le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) quand « toutes les sensibilités politiques se sont mises d’accord pour rédiger un programme commun », comme l’explique Raymond Aubrac. Véritable base d’une République sociale, ce programme fut partiellement appliqué par le gouvernement provisoire du général de Gaulle ; il reste la fierté et la raison d’espérer de ceux qui ont « fait quelque chose ». (...)
Constater l’actuelle atonie sociale n’implique ni de renoncer ni de ne plus croire en l’action…