
L’arrivée des robots, annoncée depuis longtemps, a lieu sous nos yeux. De grands progrès ont été réalisés ces dernières années, en matière d’autonomie et de mécanique. La prochaine génération sera capable de courir, de grimper, d’aller sauver des vies sous les décombres ou de conduire un véhicule. La semaine prochaine, ils se réunissent à Lyon...
Du 18 au 20 mars se tiendra à Lyon le salon Innorobo, une manifestation qui prend de l’ampleur chaque année et sur laquelle il faut conserver un œil. Car les robots du futur pointent leur nez, et leur allure commence déjà à s’esquisser. Les tendances évolutives de ces nouvelles espèces se précisent en effet avec plusieurs axes, comme la téléprésence, l’assistance, le secours aux personnes ou l’intelligence artificielle.
En France, l’annonce d’un « robot lycéen », engin à tête et à roues prenant la place d’un élève absent, a quelque peu surpris. L’expérience aura lieu à la rentrée prochaine dans trois lycées de la région Rhône-Alpes et n’est qu’un exemple de plus des applications de la téléprésence, quand un avatar robotisé prend la place d’un humain absent pour lui permettre d’échanger avec d’autres personnes. Fabriqué aux États-Unis par Anybots, ce robot utilise une plateforme logicielle de téléprésence mise au point par l’entreprise française Awabot, créée par Bruno Bonnell, laquelle distribue également Beam Pro, de Suitable Technologies, qui sera exposé à Innorobo. (...)
Bien qu’ils soient commandés à distance par la personne absente, ces engins sont bien des robots, qui assurent une certaine autonomie dans leurs déplacements, dans la perception de leur environnement et dans la détection des Homo sapiens présents autour d’eux. Cette interaction avec les humains a conduit à mettre au point des robots anthropoïdes, pour mieux s’insérer parmi eux et pour utiliser les mêmes objets (portes, boutons, outils, robinets, etc.). L’assistance aux personnes, valides ou pas, est un des grands axes de recherche actuels de la robotique, initié au Japon il y a plusieurs années.
En France, on attend Romeo, promis depuis des années et qui devrait être montré à Innorobo. Fabriqué par Aldebaran Robotics, il ressemblera sans doute à Nao, petit humanoïde qui sert de plateforme de développement pour les ingénieurs et est déjà utilisé dans 900 laboratoires ou écoles. Avec ses 140 cm, Romeo est conçu comme un assistant pour personnes âgées ou dépendantes. Ces petits bonshommes semblent se multiplier aujourd’hui, l’Inria montre son projet Poppy, un robot en open source et à fabriquer avec une imprimante 3D, comme son collègue d’InMoov.
Le gain en autonomie des robots obtenu depuis quelques années indique bien de quoi ils seront capables demain. (...)
Après les voitures qui n’ont plus besoin de conducteurs, les prochains en vogue seront probablement ces machines ressemblant à des humains ou à des animaux qui interviendront après un séisme, un éboulement ou une catastrophe industrielle pour rechercher les victimes, fermer des vannes ou sécuriser des passages pour les sauveteurs humains. On imagine ce que de tels robots auraient pu faire à Tchernobyl ou à Fukushima… Après les laboratoires publics et les start-ups, les grandes entreprises sont désormais lancées sur la piste de ce futur marché. Google, qui avait déjà investi dans la voiture autonome, est présent depuis plusieurs années en robotique, ce qui s’est remarqué à la compétition de la Darpa. (...)