
C’est le plus grand oiseau volant d’Amérique du Nord, rapporte The Guardian. Avec son envergure d’environ 3 mètres, le condor de Californie peut atteindre une altitude de près de 4,5 kilomètres, soit la moitié de celle atteinte par un avion de ligne. Mais ce n’est plus la seule spécificité de cette espèce : les scientifiques viennent en effet de découvrir qu’en l’absence de mâles, les femelles parvenaient à se reproduire entre elles.
C’est ce qu’on appelle la parthénogenèse, mode de reproduction étudié pour la première fois en 1740 par le naturaliste et philosophe Charles Bonnet. Il avait alors découvert que des pucerons étaient capables de se reproduire indépendamment de toute sexualité, le développement d’un individu pouvant se dérouler à partir d’un ovule non fécondé. (...)
Dernièrement, des analyses ADN ont été menées sur ces animaux afin de déterminer les liens de parenté entre eux et d’éviter la consanguinité. Ces recherches ont abouti à des résultats imprévus, qui ont posé question. Oliver Ryder décrit notamment le cas de deux femelles venues d’un œuf dépourvu du matériel génétique de leur père présumé. Une découverte inattendue mais confirmée à de multiples reprises par différentes méthodes d’analyse.
De fil en aiguille, Ryder et son équipe ont abouti à la conclusion qu’il y avait eu parthénogenèse. Un phénomène qui survient principalement lorsque les femelles n’ont pas accès aux mâles. Or ce n’est apparemment pas le cas chez les condors de Californie : il reste des mâles, et ceux-ci sont accessibles. (...)
Ce mode de reproduction n’est pas sans conséquence : si les condors peuvent vivre une cinquantaine d’années, les deux derniers mâles conçus par parthénogenèse étaient peu développés et ont vécu respectivement moins de 2 ans et moins de 8 ans, avant même d’atteindre la maturité sexuelle.
Oliver Ryder et son groupe de recherche espèrent maintenant pouvoir étudier des spécimens des XIXe et XXe siècle afin de déterminer comment et quand la parthogenèse s’est mise en place au sein de l’espèce.