L’ouverture de la COP 25 a débuté cette semaine et, à cette occasion, EDF et Ipsos présentaient un état des lieux international et inédit des perceptions de l’opinion publique en matière de climat. On y apprend d’une part que certains restent sceptiques quant aux causes du changement climatique en cours, et d’autre part que de fortes attentes pèsent sur les gouvernements lorsqu’il s’agit de lutter contre le réchauffement.
L’étude Ipsos baptisée Obs’COP 2019 a été menée dans 30 pays et auprès de 25.000 personnes représentant 2/3 de la population mondiale. (...)
Face au changement climatique : du scepticisme et de la confusion
Premier enseignement : en matière d’environnement, ce n’est pas le changement climatique qui arrive en tête des préoccupations, mais plutôt la question des pollutions au sens large. Ainsi, sur le podium des inquiétudes mondiales, se trouvent, dans cet ordre, l’accumulation des déchets, la pollution de l’air et le changement climatique. Ce dernier n’arrive donc qu’en troisième position, préoccupant tout de même 40 % des personnes interrogées.
Il apparaît en revanche que la réalité du changement climatique n’est désormais plus contestée que par moins de 10 % des personnes interrogées — presque 20 % aux États-Unis. Même si 23 % doutent encore de la responsabilité de l’être humain en la matière. Des doutes qui apparaissent de manière plus marquée dans les pays les plus émetteurs de CO2 comme l’Arabie Saoudite, les États-Unis ou la Chine.
Justement, la majorité des participants à l’enquête — 61 % pour être exact — identifient bien les émissions de gaz à effet de serre comme responsables du changement climatique. Mais ils restent tout de même 30 % à croire en un phénomène naturel. Et lorsqu’il s’agit d’identifier les secteurs les plus fortement émetteurs de CO2, ils pensent avant tout à l’industrie et au transport. Alors que la production d’électricité — citée par seulement 59 % des interrogés — émet, à elle seule, un quart des gaz à effet de serre que l’on retrouve dans l’atmosphère.
Des pistes de réflexion pour la COP 25 (...)
70 % des répondants estiment que les gouvernements sont les premiers à devoir agir. Même si ce sont aujourd’hui d’abord les scientifiques, puis les ONG — pour respectivement 71 % et 60 % des participants à l’enquête — qui sont perçus comme agissant réellement.
Et loin de compter sur des innovations pour résoudre le problème, les interrogés semblent conscients que la lutte contre le changement climatique passe d’abord par une évolution des modes de vie. Même si les cibles — tri des déchets, consommation de fruits et légumes de saison — ne sont peut-être pas celles identifiées comme les plus efficaces — limitation du chauffage, de la climatisation et des déplacements. Enfin, parmi les solutions jugées les plus acceptables figurent le recours aux énergies renouvelables et l’isolation des logements respectivement pour 87 % et pour 63 % des répondants.