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Cesare Battisti porte plainte contre la direction de la maison d’arrêt de Massama
Cesare Battisti, Massama, 13 août 2020-08-20
Article mis en ligne le 28 août 2020

Cesare Battisti, depuis son lieu de détention, a entamé en juillet dernier une lutte pour sa dignité et sa santé. Il semble que ce ne soit pas sans danger pour lui, comme vous pourrez le lire en post-scriptum.
Dans la lettre qui suit, qu’il a souhaité rendre publique, il annonce porter plainte contre la direction de la maison d’arrêt de Massama, ou il est maintenu à l’isolement, en dépit de la loi et des risques sanitaires, depuis bientôt un an et demi.

Le soussigné Cesare Battisti, né à Cisterna di Latina le 18 décembre 1954 et détenu à la Maison d’arrêt de Massama (OR), soumis au niveau de sécurité AS2 (pour terroristes), porte plainte contre la direction de cette institution pour abus de pouvoir ; non-respect du règlement pénitentiaire ; ou autres accusations prévues par les faits ci-dessous :
comme indiqué dans l’identification, le soussigné doit purger sa peine dans un service de sécurité AS2. Et pourtant, à son arrivée à Ciampino le 14 janvier 2019, il a été immédiatement transféré à la prison de Massama où il n’existe pas de département de sécurité qui lui est destiné.

De janvier à juillet 2019, alors qu’il purgeait sa peine de six mois d’isolement de jour, le soussigné n’a pas jugé nécessaire de signaler l’anomalie. Cependant, après ces six mois et l’isolement forcé se poursuivant, de nombreuses plaintes ont été déposées auprès de cette direction, au bureau de surveillance et du ministère. Un an après le signalement de l’infraction, le maintien illégal en cellule d’isolement persiste.

Aujourd’hui, 13 août 2020, et pour la deuxième fois, la première était en juillet, le commandant de cette prison me convoque pour me dire que je peux sortir de l’isolement (un an plus tard !) si j’accepte d’aller dans le quartier AS3, qui est d’ordinaire destiné aux prisonniers par association de type mafieux. Je souligne que les deux catégories sont non seulement extrêmement différentes, compte tenu du type de délit, mais aussi fortement incompatibles, étant donné l’adversité idéologique notoire des prisonniers politiques face aux gangs de type mafieux. En tout cas, il est surprenant que le Commandant de cet Institut demande pour la deuxième fois au soussigné de signer une décharge afin de ne pas prendre lui-même la responsabilité de mélanger imprudemment les niveaux de sécurité établis, sans que l’institution judiciaire ne soit intervenue pour changer la typologie du délit.