
Le devenir de Cesare Battisti divise l’opinion en Italie. Ce 12 janvier, l’ancien terroriste a été arrêté par la police, alors qu’il se promenait dans les rues de Santa Cruz de la Sierra. La procédure d’extradition qui aurait dû laisser au Brésil le soin de décider de son sort avait été suspendue : en décembre 2018, Battisti avait disparu des radars.
Intellectuel pour les uns, criminel pour les autres, le sort de Cesare Battisti a pris un nouveau tournant. C’est en Bolivie qu’il a été arrêté, suite à la coordination d’une équipe d’Interpol composée d’agents italiens notamment. Pour quatre meurtres commis à la fin des années 70, Cesare Battisti doit purger une peine de perpétuité.
Au cours des années de plomb, Battisti faisait partie des Prolétaires armés pour le communisme – un groupe que la justice italienne avait alors considéré comme terroriste. Mais en 1981, il était parvenu à s’échapper de la prison de Frosinone, et disparaissait alors de l’Italie pour se réfugier au Mexique. En 88, la Cour de Milan le condamnait par contumace à une réclusion criminelle à perpétuité.
Battisti s’est toujours déclaré innocent, et injustement accusé : pour la justice italienne, il reste responsable de quatre assassinats, perpétrés personnellement ou par le PAC. (...)
Auteur d’une quinzaine d’ouvrages traduits en français, il est finalement arrivé en Italie ce 14 janvier. Le ministre de l’Intérieur, d’obédience d’extrême droite, Matteo Salvini, s’est empressé de saluer la capture de l’homme. (...)
Une chasse à l’homme ?
Les autorités brossent le portrait d’un homme manifestement résigné, qui n’aura même pas opposé de résistance lors de son arrestation en Bolivie.
Citée par l’agence Ansa, l’ancienne compagne de Battisti estime pour sa part que les associations de défense des droits de l’homme devront intervenir pour « exiger une réduction de peine. Cesare a été jugé par contumace et la sentence était très sévère ». En outre, son état de santé est mauvais : atteint d’une hépatite, il a besoin de soins réguliers.
Pour l’écrivain Piero Sansonetti, la condamnation, quarante années après le crime pour lequel il est présumé coupable, est une folie. (...)