
En novembre 2015, la catastrophe avait rayé de la carte le village de Bento Rodrigues. Lundi, une nouvelle suspension de procédure a mis en lumière les zones d’ombre qui règnent dans cette affaire.
Il aura suffi d’un vice de procédure pour que le feuilleton soit relancé. Lundi, vingt-deux personnes inculpées pour homicide dans le drame du barrage de Samarco, dans l’État du Minas Gerais, au Brésil, ont vu les poursuites à leur encontre suspendues par le juge, après que leurs avocats ont dénoncé des preuves « illégalement obtenues ». D’après l’AFP, qui a eu accès au dossier du juge, cette décision pourrait entraîner l’annulation de toute la procédure.
Un véritable écocide sur la faune et la flore aquatiques du Rio Doce (...)
Simple accident ? Résolument pas. Au début de l’enquête, fin 2015, plusieurs témoignages ont révélé que les bassins de rétention, dans lesquels sont stockés les résidus de l’extraction de fer, étaient arrivés à la limite de leur capacité. Au-delà, Samarco a été pointé du doigt pour des négligences, singulièrement relatives à son absence de contrôle technique pour vérifier la solidité du barrage. À ce titre, le parquet avait lancé une procédure visant à infliger à Samarco et aux deux groupes qui le détiennent une amende de 155 milliards de réis (environ 39 milliards d’euros). Mais le groupe Vale a annoncé, en juillet dernier, que cette procédure avait elle aussi été suspendue.
Les autorités sont également largement critiquées pour leur gestion de l’affaire, sans que la justice ne s’en saisisse. (...)