
Une meilleure utilisation des énergies renouvelables figure au menu de la COP 21. Localement, des expériences ont déjà eu lieu, avec de bons succès. Territoires isolés, les îles sont de bons terrains pour trouver des alternatives au fioul, arrivant par bateau et donc au prix de revient élevé.
Alain Gioda, historien du climat à l’UMR de Montpellier à l’IRD (Institut de recherche et développement), nous parle de l’île El Hierro, dans les Canaries, qui travaille depuis des décennies à une autonomie en énergie. Cette aventure scientifico-politique est également racontée (entre autres actualités) sur son blog : Climat’O. (...)
À l’ouest de l’archipel des Canaries, par un peu moins de 28° de latitude nord, l’île d’El Hierro est soufflée par les alizés et le brouillard y est fréquent. C’est donc l’énergie éolienne qui a été choisie, complétée par l’hydraulique, pour remplacer l’utilisation d’une centrale thermique à fioul pour produire l’électricité. (...)
Pour l’archipel des Kiribati, des atolls de la Micronésie, dans l’océan Pacifique, la hausse du niveau de la mer a déjà des conséquences socio-économiques. C’est le cas aussi en Bretagne, sur l’île de Sein, qui ne dépasse les flots que de deux mètres en moyenne.
L’expérience d’El Hierro peut-elle être un exemple ?
Les gens qui agissent ainsi sont déjà de l’autre côté du miroir. C’est le côté de ceux qui trouvent des solutions… (...)
il faut que les gens s’approprient leur territoire. C’est ce qui se passe à Samsø, une île du Danemark [où l’électricité provient en totalité d’énergies renouvelables, NDLR]. En Allemagne, la commune de Schönau, en Forêt Noire, produit elle-même son électricité. Il faut voir sur l’Internet en accès libre le film L’esprit de Schönau… Ce n’est qu’une fois cette appropriation faite que des techniciens peuvent apporter des solutions. À El Hierro, on est un peu entre les deux (...)
La production locale d’énergie, c’est une indépendance plus grande, un risque moindre de conflits armés et une opportunité extraordinaire de développement d’un territoire. La santé publique est aussi une forte motivation, quand la pollution de l’air devient trop forte par exemple.
En fait, tout est déjà prêt pour une vraie transition énergétique. Il ne manque qu’un engagement humain et une volonté politique face aux lobbies quelquefois surpuissants (...)