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Non-Fiction
CINEMA - "La sociale", une autre histoire de l’Etat-providence
Article mis en ligne le 24 décembre 2016
dernière modification le 19 décembre 2016

Certains films vivent grâce au bouche-à-oreille plus que par un « plan médias » et un matraquage publicitaire. Pour les documentaires engagés, genre qui peut peiner à trouver son public, ce constat est sans doute encore plus vrai et les différents films de Gilles Perret l’illustrent particulièrement.

Après le succès relatif de ses précédents documentaires (Ma mondialisation, en 2006, De mémoires d’ouvriers, en 2012) et, en particulier, celui plus marqué des Jours heureux (2013), à propos du programme du Conseil national de la Résistance (CNR) et de son héritage, le réalisateur a décidé, contre les tendances de la production audiovisuelle (et avec le soutien indéfectible de son producteur Jean Bigot, créateur de Rouge Productions), de rendre hommage à l’histoire et à l’actualité de la Sécurité sociale, 70 ans après sa naissance au lendemain de la Libération, sous l’impulsion du monde ouvrier et avec l’assentiment du gouvernement provisoire de la République française. Sorti en salles le 9 novembre, La sociale est aujourd’hui projeté sur plus d’écrans qu’il y a un mois, preuve que son succès public rejoint son succès d’estime, pour un sujet qui n’était peut-être pas attendu comme porteur…avant que le débat public et électoral ne le remette au centre des discussions.

A vrai dire, La sociale, dans un registre passionné et militant, veut davantage rendre justice que rendre hommage au père fondateur – aujourd’hui volontiers oublié – du plan de création de la Sécurité sociale, le ministre communiste du Travail (en 1945-1947) Ambroise Croizat, lui-même ancien ouvrier et syndicaliste de la métallurgie, originaire de la vallée industrielle de la Maurienne en Savoie, qui prononça cette phrase limpide rappelée par le film : « Dans une France libérée, nous libérerons les Français des angoisses du lendemain ». (...)