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CHRONIQUE DE LA VIE ORDINAIRE
Christophe
Article mis en ligne le 17 avril 2014

Mercredi 16 avril 2014. Lille, métro station République ( retour de la manifestation hebdomadaire des
sans papiers depuis 1996)

Je descends sur le quai. Une personne sans papiers que je connais de vue, croisée régulièrement au
rassemblement est là. On se sourit en se reconnaissant.

Une patrouille d’un Organisation Gouvernementale (Police Nationale) arrive.

Etrange sensation. L’OG regarde la personne sans papiers. A plusieurs reprises. Etrange sentiment,
sensation, impression en moi. Suis-je devenu parano ? Et le patron du Medef qui veut un sous smic... valls a
parlé... social démocratie (Mitterrand l’a fait, Hollande s’en déclare 30 ans après...)... et
autres, autres...

Parano ?

Drôle de sensation.

On se regarde, se sourit... je m’assoies à côté de lui...Lui demande à quelle station il descend.
C’est tout ce que l’on échange, juste de savoir l’autre là. Pas envie, besoin d’en savoir plus. Pas
besoin de connaître son histoire, sa vie. Pas besoin que mes enfants partagent la même école que ses
enfants, qu’il est ou pas mon voisin de rue, que ceci ou cela. Il est là. Comme moi. C’est juste celle, la
station où il descend, avant la mienne.... Parano ? Je descendrais à la station où il descend s’ils
descendent aussi... mais bon l’OG descend avant après plusieurs regards...

Suis je atteint d’un sentiment de parano ? Peut être... mais par les temps qui courent peut être est ce mieux ?

Je ne sais pas ce que j’aurais fait. Juste ce que je ressentais, ce qui se déroulait dans ma tête, que je
pourrais pas ne pas descendre. Ne pas me sentir lâche et, mais surtout encore bien au delà.

Me reviennent plein de choses.... en particulier les propos d’un policier, alors qu’ 5 ou 6 nous nous
rendions à un meeting de sarkozy en 2002. Interpellés sur la route nous avons été conduits au
commissariat de Roubaix pour y être maintenus durant la durée du meeting. A la fin de cette.... « 
retenue », nous passons à tour de rôle devant un agent de cette OG. Il me demande pourquoi je suis là !!!
Je lui réponds que c’est à lui de me le dire (ce qui justifie ma « retenue » au commissariat pendant trois
heures quand même non ?). Il me répond qu’il exécute, obéit, mais que si c’était un autre pouvoir
(allusion au FN) il désobéirait.

Étrange réponse ! Hallucinante et …. surtout incroyable.


Le 10 décembre 1948, les 58 États Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale des
Nations Unis ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’Homme à Paris au Palais de Chaillot.

L’Article 13 dit :

"...
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien,..."
... et y sera le plus souvent ramenée de force par ces États signataires !!

Circulons, y’a tout à voir !