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Rue 89
Bras de fer entre les « indignés » grecs et la troïka FMI-UE-BCE
Article mis en ligne le 14 juin 2011

En Grèce, la grande épreuve de force est engagée. A droite du ring, la troïka formée par le Fonds monétaire international (FMI), l’Union européenne et la Banque centrale européenne (BCE) ; à gauche, des milliers d’indignés (« aganaktismeni », en grec), qui se rassemblent chaque soir et chaque dimanche devant le Parlement à Athènes.

Dimanche, ils étaient encore 15 000, selon la police, à manifester sur la place Syntagma. Leur solgan :

« On ne doit rien, on ne vend [privatise, ndlr] rien, on ne paye rien. »

A la façon des « indignados » de la Puerta del Sol à Madrid (qui viennent de lever le camp), les « indignés » grecs ont transformé la place Syntagma en vaste agora protestataire et festive.(...)

Les pressions internationales sur Papandréou sont très fortes : un défaut de paiement menacerait la stabilité financière dans toute l’Europe. De leur côté, les Européens ne sont pas toujours d’accord entre eux sur la façon de résoudre la crise. Un consensus se dégage sur la nécessité d’un nouveau plan d’aide, mais de quelle ampleur ?

Une dispute feutrée a par ailleurs lieu entre l’Allemagne, représentée par le ministre des Finances Wolfgang Schäuble et la Banque centrale européenne, présidée par Jean-Claude Trichet, sur la façon de traiter la dette grecque. (...)

L’heure est grave : les ministres des Finances européens doivent se retrouver ce mardi, pour une réunion non programmée, en vue d’éviter une catastrophe. Le sort de la Grèce sera au cœur des discussions du sommet européen qui doit se tenir les 23 et 24 juin à Bruxelles. (...)

Pour les manifestants, c’est un dictat qu’on entend encore imposer à leur pays. Ils constatent que les créances contractées n’ont souvent rien apporté de positif aux Grecs, et jugent donc scandaleux de faire retomber sur le peuple les conséquences de la crise financière à laquelle elles ont conduit.

Ils réclament l’annulation d’une partie de la dette. Cela pourrait passer, pour commencer, par un audit : en mars, un appel a été lancé pour la constitution d’une commission publique chargée d’enquêter sur la question. Seules les dettes « légitimes », celles qui ont été contractées dans l’intérêt de la nation, devraient alors être honorées. Des économistes et des personnalités politiques du monde entier soutiennent cette initiative.

Devant le parlement grec, tout en brandissant des drapeaux tunisiens ou espagnols, le mouvement de protestation prend des tournures anti-européennes, voire nationalistes. L’UE n’est plus perçue comme une chance pour la Grèce, mais comme un piège « néolibéral » à rejeter.

(...) Wikio