
L’Etat va reprendre l’exploitation jusque-là assurée par Arriva, la filiale de Deutsche Bahn. C’est la deuxième nationalisation en deux ans, alors que le gouvernement prépare une remise à plat plus large du système de franchises mis en place au moment de la privatisation du secteur.
L’Etat fait son grand retour dans le secteur ferroviaire outre-Manche. Alors que la privatisation du milieu des années 1990 est particulièrement critiquée , le gouvernement de Boris Johnson a annoncé mercredi la renationalisation des lignes ferroviaires du nord de l’Angleterre, que gérait jusque-là la filiale de Deutsche Bahn Arriva, et connues pour une qualité de service que le ministre britannique des Transports Grant Schapps a qualifiée de « cauchemardesque ». (...)
La privatisation du secteur, qui a donné lieu à la création de 16 franchises régionales confiées à des opérateurs privés ou non (dont la SNCF), est loin d’avoir donné les résultats escomptés . Retards, annulations, surcoûts et autres inefficiences : beaucoup d’opérateurs peinent à atteindre les revenus auxquels ils se sont engagés pour décrocher leur franchise. Le matériel roulant tarde à être renouvelé, et le réseau ferré appartenant à la société publique National Rail, à être modernisé.
Geste politique fort
Le gouvernement se prépare ainsi à revoir tout le dispositif. L’ex-directeur général de British Airways, Keith Williams, doit bientôt rendre un rapport très attendu, qui devrait préconiser de mettre à bas le système de franchises, sans aller pour autant jusqu’à une complète renationalisation.
L’Etat jouera son rôle d’« opérateur en dernier ressort » sur les lignes du nord en reprenant la main sur leur exploitation au 1er mars, soit 5 ans avant la fin de la concession accordée en 2016 à Arriva. Il a déjà promis d’agrandir 30 gares pour qu’elles puissent accueillir des trains plus grands, de veiller à une meilleure propreté des wagons ou encore de continuer à remplacer le matériel roulant. Invoquant la vétusté des infrastructures et les grèves, mais reconnaissant qu’« un nouveau plan est nécessaire », Arriva a dit « comprendre la décision du gouvernement ». (...)