
Cette étiquette leur colle aux poils et la Société française pour l’étude et la protection des mammifères espère que cela va changer. L’association demande au ministère de la Transition écologique que quatre mammifères carnivores soient retirés de la liste des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (ESOD). Elle met en avant leur rôle crucial dans la biodiversité.
Quel est le point commun entre la belette, la martre des pins, le renard et la fouine ? En dehors d’être des mammifères carnivores, ces quatre animaux partagent aussi le fait d’être recensés dans la liste des espèces dites « nuisibles » ou encore « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (ESOD). La Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM), association créée en 1977 et dont le siège est à Bourges (Cher), remet cette réglementation en cause. Explications.
Une liste « lacunaire et subjective » (...)
Dans un communiqué du 2 février 2023, la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) pointe du doigt l’établissement de cette liste qu’elle qualifie de « lacunaire et subjective » et interpelle le ministère qui doit réviser son arrêté en juillet prochain pour la période 2023-2026. « Cette liste est un peu établie au doigt mouillé, sans vraiment d’argument scientifique » (...)
De son côté, le ministère de la Transition écologique estime qu’il tient « compte des propositions formulées par les Préfets de départements, de l’état de conservation de l’espèce, des éléments présentés justifiant le classement (préjudices économiques, risques pour la biodiversité etc.), de la jurisprudence en la matière etc. »
Une « mauvaise réputation » à tort
La SFEPM va même plus loin puisqu’elle réclame le retrait de quatre petits mammifères de cette liste : la fouine, la belette, le renard et la martre des pins. Elle met en avant leur impact positif sur la biodiversité. « Ces animaux mangent des rongeurs et des insectes invasifs pour les cultures, explique Nathalie de Lacoste. Ils jouent aussi un rôle sanitaire en consommant des carcasses d’animaux morts. » (...)
« Beaucoup de gens ont subi des attaques de renards ou de fouines dans leur poulailler mal protégé », traduit Nathalie de Lacoste. « On les détruit et les capture pour la paix sociale et rien d’autre », estime-t-elle. C’est pour cela que la SFEPM demande également au ministère de mettre en place « des mesures d’information et de sensibilisation » pour changer le regard des populations sur ces animaux.
La crainte d’un déclin de certaines espèces (...)
La nouvelle liste des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » doit être validée en juillet 2023 pour les trois années à venir. Nathalie de Lacoste et les autres membres de l’association espèrent qu’elle sera plus courte que d’habitude.