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France Bleu
Bayonne : coup de froid sur le centre d’accueil des migrants
Article mis en ligne le 10 novembre 2019

Le feu couvait sous la cendre depuis plusieurs semaines... la nouvelle a été officialisée samedi dernier par un communiqué nébuleux de la Communauté d’agglomération Pays Basque (CaPB) : "Le maintien du cadre multi-partenarial n’étant pas pleinement partagé, la Communauté Pays basque assurera dès le 01er novembre 2019 la gestion directe de Pausa". En cause : un point de vue radicalement différent sur la question de la sécurité.

Le malaise s’est installé au centre Pausa depuis la nomination - par l’agglomération - d’un chargé de mission sécurité/sûreté. Un homme autoritaire surnommé "Rambo" ou encore "Benalla". Selon des témoignages recueillis par Berria, il réveillait les réfugiés à coups de pied et interdisait l’entrée aux maghrébins. Des actes dont la CaPB dit ne pas avoir connaissance, n’avoir reçu aucune saisine. Elle n’a donc pas ordonné d’enquête. (...)

Pour renouveler la convention qui arrivait à échéance le 31 octobre, Atherbea, gestionnaire du centre, demandait à ce que cet homme soit placé sous son autorité comme l’étaient déjà les six salariés. Demande rejetée par le président de la CaPB et maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, qui ne voulait pas déléguer 100% de la gestion du centre. C’est ainsi que le partenariat a pris fin.

Transition

Faute d’accord, l’agglomération a donc pris la gestion du centre à son compte. Jeudi 31 octobre, elle a rencontré les six salariés qui étaient jusque là employés par Atherbea pour leur expliquer la situation. Aujourd’hui, un seul continue de travailler à Pausa. "La transition s’est opérée sans interruption" se félicite la mairie de Bayonne, assurant que cinq personnes ont été ou sont en passe d’être recrutées ainsi qu’un coordonnateur. La gestion de la nuit a elle été externalisée à une société privée. ’Pausa’ est désormais fermé de minuit à sept heures du matin. Pas de travailleurs sociaux ou de bénévoles durant ce créneau horaire comme c’était le cas pendant un an, seuls deux vigiles sont présents. La mairie affirme que les réfugiés qui arriveraient pendant la nuit seront tout de même accueillis et hébergés. (...)

L’association Diakité avait impulsé la création de ce centre l’an dernier. Depuis un an, les bénévoles continuent de se relayer pour accueillir les réfugiés, leur prodiguer des cours, les aider dans leurs démarches. Suite aux événements de la semaine dernière, les adhérents se retrouvent pris entre deux feux. L’association doit convoquer une assemblée générale d’ici la fin du mois.