SOS MEDITERRANEE, en partenariat avec l’organisation suisse Humanitarian Pilots Initiative (HPI), élargit son champ d’action avec le lancement d’une mission d’observation aérienne. La mission Albatross prendra son envol en novembre 2025. Ses objectifs : identifier les situations de détresse en Méditerranée centrale et documenter les violations du droit maritime et humanitaire qui s’y déroulent. Il s’agit d’une première phase qui permettra aux équipes de mettre en place les procédures opérationnelles et les besoins techniques avant le début des vols réguliers début 2026.
Depuis 2016, SOS MEDITERRANEE mène en Méditerranée centrale une opération de recherche et de sauvetage qui a permis de secourir 42 708 personnes en détresse. Près de dix ans plus tard, l’ONG lance une opération d’observation aérienne sur cette zone qui reste l’une des routes migratoires les plus meurtrière au monde. Au moins 25 630 personnes y ont disparu depuis 2014, dont 1 045 en 2025. Des chiffres sans doute largement sous-estimés en l’absence de témoins pour documenter ces drames.
C’est ce manque de visibilité en mer que la mission Albatross entend combler en partie, comme l’explique Omar El Manfalouty, directeur général de Humanitarian Pilots Initiative : « aujourd’hui encore, des hommes, des femmes et des enfants sont abandonnés en mer pour des raisons politiques et idéologiques. Nos avions font la différence à chaque vol1, en recueillant des preuves et en protégeant les personnes vulnérables contre les atteintes à leurs droits fondamentaux. C’est pour cela que nous volons. Et c’est pourquoi notre partenariat avec SOS MEDITERRANEE est une évidence ».
L’opération doit ainsi permettre de documenter les violations du droit international, de plus en plus fréquentes en mer, comme en témoignent les attaques récentes et répétées des garde-côtes libyens sur les navires des ONG de sauvetage ainsi que sur les embarcations en détresse : en six semaines entre la fin août et la mi-octobre, quatre fusillades sur différentes embarcations ont conduit à la mort de deux personnes et à en blesser trois autres. Des drames qui s’ajoutent à ceux des naufrages toujours trop fréquents. (...)