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Futura-Sciences
Barrage de Belo Monte : pourquoi tant de mobilisation ?
Article mis en ligne le 12 mars 2013
dernière modification le 9 mars 2013

Le barrage de Belo Monte au Brésil suscite depuis plusieurs années de vives réactions dans le monde entier. Sa construction impactera plusieurs peuples indiens vivant en harmonie avec la forêt amazonienne depuis des siècles. Futura-Sciences revient sur ce projet tant décrié depuis plus de 30 ans, ainsi que sur les dernières avancées.

Le Rio Xingu, un fleuve brésilien long d’environ 2.000 km, abrite sur ses berges de nombreux peuples indigènes tels les Araras, les Jurunas, les Arawetés, les Xikrins, les Asurinis, les Parakanãs ou encore les Kayapos, dont l’un des représentants s’est rendu célèbre dans le monde entier. Le chef Raoni lutte en effet depuis plus de 30 ans contre la déforestation en Amazonie et, depuis quelques années, contre la construction du barrage de Belo Monte. Ce projet représente à lui seul le dilemme auquel doit faire face la sixième puissance économique mondiale. Le Brésil souhaite réduire la déforestation et ses émissions de gaz à effet de serre (-38 % d’ici 2020), tout en améliorant rapidement la santé de son économie et en fournissant de l’électricité verte à plusieurs millions de foyers.

La construction du barrage entre dans un programme de croissance accélérée mis en place par le président Lula da Silva en 2007. Les travaux ont débuté en janvier 2012

la mise en eau du site pourrait, selon plusieurs ONG dont Survival, provoquer le déplacement de milliers d’Indiens à la suite de la destruction partielle ou totale de leurs territoires. Les peuples indigènes restant à proximité ou en aval du site vont quant à eux devoir faire face à divers changements environnementaux. Les barrages (le projet en prévoit deux) vont modifier l’hydrologie du fleuve, ce qui pourrait occasionner le dessèchement de certaines zones humides. Or, la plupart des tribus visées vivent de la pêche. Que deviendront-elles si les stocks de poissons s’effondrent ?

La forêt amazonienne pourrait également être partiellement déboisée pour laisser passer les routes requises pour acheminer le matériel et le personnel sur place. Plusieurs problèmes peuvent là aussi se poser. Certains peuples vivant à proximité du site de construction sont dits isolés, comme l’a certifié le département des affaires indigènes du gouvernement brésilien. Problème : ces Indiens n’auraient pas un système immunitaire suffisamment fort pour lutter contre les maladies apportées par les migrants. C’est du moins ce qu’avancent différentes ONG en s’appuyant sur un rapport publié en 1987. L’arrivée massive des ouvriers sur le site pourrait également favoriser les rencontres avec ces peuples, et donc les conflits.

Le gouvernement brésilien a déjà prévu le versement d’indemnités à hauteur de 1,2 milliard de dollars (920 millions d’euros) d’ici la fin des travaux, mais cela n’influence en rien le débat que cette construction suscite de par le monde. (...)