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Huffington post
BNP Paribas visée par une plainte pour "complicité de génocide" au Rwanda
Article mis en ligne le 29 juin 2017

Trois associations accusent la banque d’avoir permis le "financement de l’achat de 80 tonnes d’armes, ayant servi à la perpétration du génocide".

(...) "Nous apprenons par voie médiatique le dépôt d’une plainte, a déclaré un porte-parole de BNP Paribas joint par l’AFP. À l’heure actuelle, nous ne disposons pas des éléments suffisants la concernant pour être en mesure de la commenter".

Deux transferts de plus de 1,3 million de dollars

Les trois associations affirment que la BNP, devenue depuis BNP Paribas, a "autorisé en juin 1994 deux transferts de fonds du compte que la Banque nationale du Rwanda (BNR) détenait chez elle, vers un compte de la banque suisse UBP" au nom de Willem Tertius Ehlers, un intermédiaire sud-africain "propriétaire à cette époque d’une société en courtage d’armes nommée Delta Aero".

Selon elles, ces transferts du 14 et du 16 juin, pour plus de 1,3 million de dollars (1,14 millions d’euros), sont intervenus alors que l’ONU avait décrété depuis un mois un embargo sur les livraisons d’armes au Rwanda, où avait débuté le génocide des Tutsi qui fera 800.000 morts entre avril et juillet 1994.

Le lendemain, Willem Tertius Ehlers et le colonel Théoneste Bagosora, un militaire rwandais hutu depuis condamné par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), auraient conclu une vente d’armes aux Seychelles aux côtés d’intermédiaires zaïrois, affirment les associations.

"Arrivées à Goma, ville zaïroise frontalière du Rwanda, les armes auraient traversé la frontière et été transportées jusqu’à Gisenyi au Rwanda", poursuit le communiqué.

Environ 25 dossiers liés au génocide au Rwanda sont actuellement instruits en France par un pôle d’enquêteurs et de magistrats spécialisés sur les crimes contre l’humanité. Ce dernier a été créé face à l’accumulation des plaintes concernant ce génocide, dont plusieurs auteurs s’étaient réfugiés dans l’Hexagone.