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Sud-Ouest
Avortement : des dizaines de milliers de Polonais dans la rue après la mort d’une femme enceinte, décédée d’un choc septique, la nouvelle loi en Pologne obligeant les médecins à attendre le décès du fœtus
Article mis en ligne le 8 novembre 2021

L’avocate de la famille a indiqué que la jeune femme, enceinte de plus de cinq mois, est décédée d’un choc septique, la nouvelle loi restreignant l’avortement en Pologne obligeant les médecins à attendre le décès du fœtus

Des dizaines de milliers des personnes ont manifesté samedi dans toute la Pologne, choquées après par la mort d’une femme enceinte, victime, selon les ONG de défense des droits des femmes, de la législation en vigueur depuis le début de l’année, interdisant pratiquement tout avortement. (...)

« Les médecins ont attendu la mort du fœtus. Le fœtus est mort, la patiente est morte. Choc septique » , a écrit Jolanta Budzowska, l’avocate de la famille, dans un tweet. Selon elle, Izabela est la première à avoir perdu la vie en conséquence de la décision du Tribunal constitutionnel d’octobre 2020, entrée en vigueur fin janvier. (...)

Selon une déclaration de sa famille, les médecins de l’hôpital de Pszczyna « ont adopté une attitude attentiste », ce qu’Izabela a interprété comme une volonté de ces derniers de ne pas avoir à procéder à un avortement. (...)

« C’est l’horreur »

« Pas une de plus ! », ont scandé les milliers de manifestants à Varsovie qui se sont réunis devant le siège du Tribunal avant de se rendre devant le ministère de la Santé. « Je suis ici pour que la vie d’aucune femme ne soit plus en danger. L’actuelle législation tue les femmes », a déclaré Ewa Pietrzyk, une Varsovienne d’une quarantaine d’années portant une photo d’Izabela.

Des manifestations semblables se sont déroulées dans environ soixante-dix autres villes polonaises.

« L’enfant pèse 485 grammes. Pour l’instant, grâce à la loi sur l’avortement, je dois rester couchée. Et il n’y a rien qu’ils puissent faire. Ils attendront qu’il meure ou jusqu’à ce que quelque chose commence et, sinon, je peux, génial, m’attendre à une septicémie », a écrit Izabela à sa mère dans un de ses SMS rendus publics.

« Ma fièvre monte. J’espère que je n’aurai pas de septicémie sinon je ne m’en sortirai pas », a-t-elle encore écrit, « C’est l’horreur, ma vie est en danger. Et je dois attendre ».

Mariée depuis dix ans, Izabela avait une fille de neuf ans. Selon les nationalistes au pouvoir, la mort de cette jeune femme n’est pas due à la décision du Tribunal. Deux médecins de l’hôpital de Pszczyna ont été suspendus de leurs fonctions après sa mort et le parquet local a ouvert une enquête. (...)