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le Parisien
Avec les manifestants anti G7 à Hendaye : « Fin du monde, fin du mois, même combat ! »
Article mis en ligne le 25 août 2019

Alors que le G7 ouvre ce samedi soir à Biarritz, quelque 9000 manifestants anticapitalistes ont défilé à quelques kilomètres de là.

Il y a ce week-end deux Pays basques. Deux univers qui s’ignorent et se tournent le dos. Au nord, dans un ballet de limousines, la station balnéaire de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) accueille le G7, ses chefs d’Etats et ses délégations à l’initiative d’Emmanuel Macron. Au sud, à Hendaye, les anticapitalistes qui foulent le bitume et donnent de la voix. Ils entendent montrer qu’« un autre monde » est possible. Aux deux extrêmes des points cardinaux, il est question de la même actualité écologique qui obscurcit un ciel généreusement azur : l’Amazonie brûle et « nous regardons ailleurs », selon la formule désormais célèbre de Jacques Chirac.

La manifestation d’Hendaye se veut le point d’orgue du contre-sommet organisé depuis le début de la semaine. Les manifestants, 9 000 selon la préfecture, rassemblés derrière la banderole « Non au G7 et pour un autre monde », s’élancent du port vers 11h30. Ce qui frappe au premier coup d’œil, c’est l’âge, très disparate, des marcheurs. On y croise punk à chien et dame au lévrier, adolescents au look de surfeur et messieurs aux cheveux blancs. Il y a surtout ces couleurs, étendards des causes. Dans le cortège, le jaune fluo des gilets, le jaune à peine plus pâle des antinucléaires, le noir des anars, le vert des écolos, le rouge des communistes, le rose du syndicat Solidaires, jusqu’à l’arc-en-ciel des gays et lesbiens. Les nationalistes basques, réclamant le retour de leurs « prisonniers » à « la maison », restent les plus forts en gueule, les plus voyants et les mieux organisés. Ils forment d’ailleurs un efficace service d’ordre, à l’image de Nerea, rivée à son oreillette, talkie-walkie en main, familière des actions « pour les prisonniers et pour le 1er mai ».

Cette diversité de causes matérialisée par cette palette de couleurs fait le nombre, donc la force, des alter mondialistes : « Tous ensemble, nous sommes l’alternative », s’encouragent-ils. Mais c’est aussi leur faiblesse dès lors qu’il s’agit des moyens à mettre en œuvre pour le grand changement de société. Cette semaine, les discussions ont été vives au contre-sommet notamment avec les partis traditionnels d’extrême gauche, partis dont beaucoup ici rejettent la légitimité.
« 7 mercenaires bunkérisés à Biarritz »

Si l’actualité climatique accapare les principaux slogans, les exigences de redistribution ne sont jamais loin. « Fin du monde, fin du mois, même combat ! », crient les marcheurs. (...)

La défiance vis-à-vis des forces de l’ordre est palpable, avec le traditionnel slogan « Police partout justice nulle part », à laquelle s’ajoute la dénonciation d’une concentration capitalistique des médias « Où est la liberté de la presse ? » et le commerce à tous crins, avec le sticker « Tous les jours, je me lave le cerveau avec la pub ». (...)

En tout cas, la manifestation de ce samedi à Hendaye démontre que la violence des fameux « black blocs » - ils restent pour l’heure invisibles – ne résume pas le combat de ceux qui se désignent comme « anti système ». (...)

A 13 heures, les manifestants franchissent symboliquement le pont qui mène à Irun en Espagne. Les forces de l’ordre se tiennent si éloignées qu’elles sont invisibles. Seul un hélicoptère sillonne le ciel à bonne hauteur. Et vers 13h30, le cortège se disperse sans heurt. Mobilisation et non-violence : les organisateurs de la marche d’Hendaye ont remporté leur pari.