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Paris-Match
Avec Honoré et Moi, Titiou Lecoq publie « l’anti-manuel de développement personnel »
Honoré et moi de Titiou Lecoq, éditions L’Iconoclaste, 19,55€
Article mis en ligne le 4 octobre 2019
dernière modification le 3 octobre 2019

L’autrice féministe française sort une biographie de Balzac qui vous réconciliera avec ce géant de la littérature française, un homme fauché, obsédé par l’amour et l’argent. Drôle et rafraîchissant.

Titiou Lecoq a-t-elle pété les plombs ? Après avoir dénoncé la répartition inégale des tâches ménagères au sein des couples hétérosexuels dans son essai fondamental Libérées, la journaliste et autrice féministe française opère un virage à 180°C et publie une biographie de… Balzac. Étonnant. « A priori on ne m’attend pas sur ce sujet-là », avoue Titiou Lecoq. « Si on m’attend sur une biographie, ce sera plutôt celle de George Sand. » C’est vrai que « féministe » n’est pas le premier adjectif qui vient à l’esprit lorsque l’on évoque ce géant de la littérature française du 19e siècle. Pourtant, avec son essai Honoré et moi, l’autrice réussit le coup de maître de faire de Balzac un homme d’aujourd’hui, dans un livre à la démarche féministe, sans que le sujet ne le soit pour autant. Et, que celles et ceux qui ont lu ses précédents romans ou attendent impatiemment chaque semaine sa newsletter se rassurent, son humour est bel et bien présent.

« À l’heure actuelle, je pensais à deux possibilités : soit on réévalue le matrimoine – ce qui est important et ce que l’on fait en ce moment -, soit – ce que l’on fait moins -, on prend le patrimoine et on porte dessus un regard féministe », explique l’autrice de La Théorie de la tartine et Les Morues quant à sa démarche. Dès les premières pages de Honoré et moi, elle pose ses règles : son bouquin n’est pas une biographie de plus de Balzac, elle réécrit son histoire, et celle des femmes qui l’ont entouré. (...)

Avec sa plume mordante, Titiou Lecoq décape l’inventeur du roman réaliste pour montrer son vrai visage, celui d’un homme avant-gardiste et contradictoire qui rêve d’être riche, tout en dénonçant le début de la société capitaliste. Un homme qui n’est pas féministe, mais dénonce la condition des femmes à son époque. (...)

Sur certains sujets, l’auteur de l’oeuvre majeure La Comédie humaine sera même révolutionnaire. Dans La Physiologie du mariage, qui fit scandale à l’époque, il écrit par exemple « Ne commencez jamais le mariage par un viol ». « Il emploie le mot “viol”, cela m’a paru dingue. Dans les textes de loi de l’époque, il y a le devoir conjugal donc l’obligation pour les femmes de coucher avec leurs époux. Exactement l’inverse. Là-dessus, il est hyper moderne » (...)

Dans Honoré et Moi, l’autrice pointe le mythe du grand homme comme étant « un poison qui continue d’infuser notre société ».