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« Aujourd’hui le monde est métis, bien qu’une partie de la planète, comme l’Europe, rechigne à l’admettre »
Article mis en ligne le 12 février 2016
dernière modification le 8 février 2016

Comment enseigner l’histoire dans un pays multiculturel comme le nôtre ? Alors qu’une partie de la société française continue de se crisper sur la nature de ses identités – les débats autour de binationaux, qui seraient moins Français que les autres, en constituent une preuve supplémentaire –, l’historien Serge Gruzinski nous livre ses réflexions.

Et plaide pour l’enseignement d’une histoire « globale », bien plus large que le récit aseptisé et franco-français que certains voudraient remettre au goût du jour. « L’apprentissage de l’Histoire n’est pas une mémorisation collective d’un passé commun aseptisé. Il requiert une distance critique, doit susciter un débat et impliquer l’élève dans le processus. » Entretien. (...)

Serge Gruzinski : Faire de l’Histoire signifie former des esprits critiques. Le chercheur doit fonder ses réflexions à partir de la société dans laquelle il vit pour éventuellement tenter de dénicher des clés, des éléments de réponse dans le passé, dans des événements précis et un contexte délimité. L’Histoire et son apprentissage se sont toujours faits, en France, à partir de problématiques nationales. L’Histoire comparée, qui confronte des périodes et des aires culturelles autour d’un même thème, n’y échappe pas. Or comment enseigner l’Histoire face à des apprenants issus de la mondialisation, avec des origines, des passés et des cultures qui ne sont pas homogènes ? (...)