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Observatoire International des Prisons - Section Française
Au-delà des murs des prisons : porter une parole confisquée
Article mis en ligne le 28 octobre 2019

Alors que les personnes détenues n’ont pas le droit de s’exprimer publiquement, Nicole Ferroni, Emily Loizeau, Yolande Moreau, François Morel et Franck Pitiot leur prêtent leur voix et lisent, face caméra, des témoignages venus de l’intérieur. De courtes vidéos qui viennent rappeler que la liberté d’expression n’existe pas en prison.

Que savons-nous du quotidien des 71 000 personnes qui, chaque nuit, dorment derrière les portes fermées des prisons ? Peu de choses. D’abord parce que nous faisons peu de cas de ce qu’ils ont à nous dire. Qu’ils soient accusés ou condamnés, ils ne sont plus considérés comme crédibles et légitimes à s’exprimer. Ainsi, les enfermer, c’est aussi un moyen de ne plus les voir, de ne plus les entendre.

Mais aussi, surtout, parce qu’en détention, la liberté d’expression n’existe pas. L’administration pénitentiaire a droit de contrôle et de censure sur tous les mots susceptibles de franchir les murs de ses prisons. (...)

Derrière les barreaux, on attend d’eux qu’ils fassent profil bas, et surtout qu’ils ne témoignent pas de ce qu’ils vivent. À l’intérieur des murs aussi, la parole est confisquée. Il n’existe pas, pour les détenus, de moyen de porter des revendications, pas de canal pour s’exprimer collectivement sur les problèmes en détention, pas d’espace de dialogue ou de concertation. Le simple fait de signer une pétition relève de la faute disciplinaire et peut être sanctionné.

Pourtant, qui mieux que les personnes détenues pour nous dire ce qu’est la prison ? Quoi de mieux que des témoignages pour en saisir la réalité ? Dans de courtes vidéos, cinq personnalités lisent des extraits de textes écrits, en prison, par des détenus. Des textes sortis par le courrier, publiés illégalement. Des textes qui disent le quotidien des personnes incarcérées, les conséquences de la prison sur le corps et l’esprit, la déshumanisation progressive, le besoin d’être entendu. La rage de vivre aussi. Des mots qui, portés par Nicole Ferroni, Emily Loizeau, Yolande Moreau, François Morel et Franck Pitiot, réhabilitent les détenus en tant que sujets de droit et qu’êtres humains. Et font entendre, à l’extérieur, les voix de l’intérieur. (...)