
Classé parmi les pays les plus pauvres du monde, le Sénégal a adopté la couverture maladie universelle le 20 septembre 2013. Soutenu par de nombreuses associations, ce dispositif devrait permettre aux populations les plus vulnérables, notamment en milieu rural, de se faire soigner gratuitement.
Depuis près de vingt ans, des associations ainsi que des mouvements religieux appuient la mise en place de mutuelles de santé communautaires, gérées par des bénévoles. Mais le découragement ne tarde jamais : pas question de cotiser pour n’être pris en charge qu’à hauteur de 20 ou 50 % dans un poste de santé, l’un des mille établissements de proximité aux prestations limitées qui parsèment le pays. (...)
Si l’Etat sénégalais réussit ce pari de la couverture maladie universelle (CMU), ce sera une révolution pour le pays, qui a déjà choisi de ne pas l’étendre aux ressortissants étrangers, de peur d’être submergé par les émigrés d’Afrique de l’Ouest. En 2017, la majeure partie de la population aurait enfin accès à des soins de base. (...)
Le président de la République, M. Macky Sall, et sa ministre de la santé et de l’action sociale, Mme Awa Marie Coll Seck, ont, dès leur prise de fonctions, au printemps 2012, lancé les études nécessaires à la concrétisation de la CMU, avec le soutien de nombreuses associations de femmes. (...)
La CMU pourrait devenir l’un des préalables à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et un outil pour l’après-2015. Au Sénégal, le choix de la CMU participe des politiques de gratuité des soins, tout particulièrement de ceux à destination des mères et des jeunes enfants. Les mortalités infantile et maternelle (liée aux grossesses et aux accouchements, première cause de décès chez les femmes en âge de procréer) figurent parmi les plus grandes plaies du pays. (...)
depuis le mois de janvier 2014, la prise en charge des moins de 5 ans sera totale dans les postes et centres de santé ainsi qu’aux urgences des hôpitaux. (...)
Cependant, malgré le lancement officiel de la CMU, peu de Sénégalais semblent au fait de la mesure, et les professionnels de la santé, avertis au dernier moment, s’inquiètent de la mise en œuvre de la gratuité des soins. (...)