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Au Niger, la lutte contre la faim n’est pas seulement une question d’agriculture
Article mis en ligne le 31 octobre 2012
dernière modification le 25 octobre 2012

Pour la plupart des Nigériens, la vie quotidienne est une série de défis. Le pays a connu trois crises alimentaires au cours des six dernières années. En 2010, presque la moitié de la population a bénéficié d’une aide à court terme sous forme de distributions de nourriture ou de transferts d’argent ; cette année, un quart des Nigériens en bénéficient.

Malgré ces épreuves, des progrès conséquents ont été enregistrés dans le domaine de la santé des enfants. Le pays est l’un des moins développés au monde, mais les taux de mortalité infantile y sont en chute libre et diminuent deux fois plus vite qu’au Nigeria voisin, pourtant plus grand et plus riche. Alors que le Niger est confronté à une situation sociale et économique difficile, les taux de malnutrition infantile s’améliorent.

Que s’est-il donc passé ? (...)

Ces avancées sont d’abord le fruit de décisions prises par les autorités nigériennes. Parfois, les acteurs humanitaires y ont aussi contribué. Ensemble, les acteurs gouvernementaux et ceux de l’aide d’urgence ont jeté les bases pour relancer une activité fondamentale : les consultations médicales du nourrisson. (...)

L’allaitement maternel, une alimentation riche et le traitement de la malnutrition aiguë, l’administration de l’ensemble des vaccins nécessaires, la prévention et le traitement du paludisme, ainsi qu’une bonne collecte de données constituent les piliers de la réussite nigérienne, à savoir la baisse de 45% de la mortalité infantile au cours des dix dernières années. Ils créent les conditions pour atteindre l’ « objectif audacieux » que le Dr. Mickey Chopra, responsable de la Santé d’UNICEF, a évoqué lors d’un récent entretien.
(...)

Il ne s’agit pas de réinventer la roue, mais de tirer les leçons d’une expérience. La difficulté est de trouver le moyen de continuer sur cette lancée, car ces progrès sont fragiles. Même s’ils sont le fruit de décisions politiques éclairées, ils sont en grande partie dus à l’investissement des organisations d’aide d’urgence, qui est par définition transitoire. Il est essentiel de coupler les deux volets « nutrition et santé » dans la politique de santé publique, de manière à pouvoir protéger les enfants par des mesures réellement efficaces, pendant la phase d’urgence, mais aussi et surtout en dehors de celle-ci. (...)