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Le Monde
Au Kenya, une frénésie de méga-infrastructures au risque du surendettement
Article mis en ligne le 9 août 2022
dernière modification le 8 août 2022

Le président sortant, Uhuru Kenyatta, laisse son pays dépendant de la Chine et sous perfusion d’un programme du Fonds monétaire international.

Vingt-sept kilomètres de béton surplombent Nairobi. Le mastodonte routier qui enjambe la capitale kényane du nord au sud, inauguré en mai, trois mois avant l’élection présidentielle du 9 août, est amené à devenir l’axe qui révolutionnera la circulation de cette ville, connue pour être l’une des plus congestionnées d’Afrique. D’où son appellation : l’Expressway. Pourtant, sur les quatre voies goudronnées, les véhicules sont aux abonnés absents. La raison tient au coût du péage : environ 300 shillings (2,50 euros) par trajet. (...)

L’autoroute n’est empruntée que par les privilégiés, qui peuvent désormais se rendre de l’aéroport au centre d’affaires de la capitale en vingt minutes, au lieu des deux heures habituelles. « On nous avait promis un projet pour tous les Kényans. Mais il profite uniquement aux happy few », déplore l’expert en planification urbaine Constant Cap. Toujours est-il que cette route à deux vitesses a coûté 670 millions de dollars (655 millions d’euros). (...)

Une somme supportée en grande partie par la China Road and Bridge Corporation (CRBC), dans le cadre d’un partenariat public-privé entre l’Etat kényan et l’entreprise chinoise. L’Expressway porte le sceau du président sortant, Uhuru Kenyatta, qui s’apprête à lâcher son poste après neuf ans au pouvoir (2013-2022). Durant ses deux mandats, le chef de l’Etat a multiplié les mégaprojets financés par Pékin. (...)