
Des concentrations inquiétantes de mercure ont été observées dans les rivières et les fjords issus des eaux de fonte glaciaire du Groenland, selon une récente étude. Un métal toxique qui s’accumule dans les organismes de la faune et des populations autochtones.
(...) Sauf qu’ici, le mercure serait d’origine naturelle. « La raison de ces concentrations reste encore un peu en suspens, explique à Reporterre Jérôme Fort, chercheur du CNRS au laboratoire Littoral, environnement et sociétés. Jusqu’à présent, on pensait que le mercure était transporté de nos latitudes à l’Arctique grâce aux courants atmosphériques. Mais l’étude suggère qu’il est produit grâce aux propriétés physiques et chimiques du milieu. Il s’avère que dans la structure géologique de la calotte glaciaire, il y a des quantités importantes de mercure. » Un phénomène d’autant plus inquiétant que rien ne peut être fait pour limiter la libération du métal.
Les chercheurs estiment que cette source de mercure exporte des quantités importantes dans les fjords, ces étendues d’eau longues et étroites creusées par les glaciers en mouvement, situés en aval. Cette région du Groenland pourrait exporter jusqu’à 42 tonnes de mercure chaque année, soit environ 10 % de l’exportation mondiale estimée de mercure des rivières vers les océans. (...)
Une précédente étude, publiée en 2018, avait révélé que les sols glacés de l’hémisphère Nord représentent la plus grande réserve de mercure de la planète. (...)
Les populations autochtones touchées
Si l’origine anthropique de ce mercure est exclue, la question des conséquences de cet échappement pour les écosystèmes se pose. Car le métal toxique s’accumule dans les organismes de la faune locale : « Lorsqu’il est libéré, le mercure est sous forme inorganique, il n’a pas d’impact sur les espèces, dit M. Fort. Mais dans certaines conditions, il se transforme en méthylmercure, une forme plus toxique. »
Du méthylmercure se retrouve ainsi dans les systèmes digestifs des oiseaux, poissons, phoques, morses, ours polaires ou baleines. Et les populations autochtones de l’Arctique, qui dépendent de la pêche et de la chasse pour se nourrir, présentent une des plus hautes concentrations dans le sang, selon le chercheur du CNRS (...)
Les populations autochtones touchées
Si l’origine anthropique de ce mercure est exclue, la question des conséquences de cet échappement pour les écosystèmes se pose. Car le métal toxique s’accumule dans les organismes de la faune locale : « Lorsqu’il est libéré, le mercure est sous forme inorganique, il n’a pas d’impact sur les espèces, dit M. Fort. Mais dans certaines conditions, il se transforme en méthylmercure, une forme plus toxique. »
Du méthylmercure se retrouve ainsi dans les systèmes digestifs des oiseaux, poissons, phoques, morses, ours polaires ou baleines. Et les populations autochtones de l’Arctique, qui dépendent de la pêche et de la chasse pour se nourrir, présentent une des plus hautes concentrations dans le sang, selon le chercheur du CNRS (...)
Or, à fortes doses, le mercure peut avoir des effets sur les organismes. « C’est d’abord un neurotoxique, qui peut impacter le cerveau et affecte la reproduction », indique le chercheur. (...)