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Attaques contre la communauté Rom de Vaulx-en-Velin depuis plusieurs nuits
Article mis en ligne le 19 mars 2012

Plusieurs jours déjà et tou­jours pas d’amé­lio­ra­tion pour la com­mu­nauté rom de Vaux-en-Velin.

Après l’incen­die de leur ancien squat rue Catupolan, ils avaient été placés dans un gym­nase rue Salengro.

Jusqu’à ce que la mairie ne les sorte sans ordre d’expul­sion. En effet, après un simple contrôle d’iden­tité, les poli­ciers leur ont dit qu’il fal­lait partir. Les roms ont écouté, ont récu­péré leurs affai­res et sont repar­tis à la recher­che d’un nouvel endroit à occu­per.

Arrivés près de la Rize, au 54 rue Grand Clément, ils se sont ins­tal­lés dans un ancien garage aban­donné. Le bâti­ment doit être démoli et appar­tient au Grand Lyon. Un pre­mier soir agité, car incer­tain. Des dizai­nes de poli­ciers étaient pré­sents.

« Doivent-ils partir ? » C’est ce que Marie H. ne ces­sait de deman­der aux poli­ciers. Elle suit la com­mu­nauté depuis plu­sieurs mois.

Après 48h de stress, les famil­les s’ins­tal­lent fina­le­ment pour de bon et com­men­cent à cons­truire des caba­nes dans le hangar désaf­fecté. La maison qui se trouve sur le même ter­rain est ouverte par les hommes afin d’y ins­tal­ler une femme, qui a accou­ché il y a seu­le­ment quel­ques semai­nes, avec son bébé.

Et alors que la situa­tion sem­blait se calmer pour la petite com­mu­nauté de 69 per­son­nes, les pro­blè­mes revien­nent sous la forme de ce que l’on déplore depuis bien­tôt cinq ans dans la poli­ti­que de Nicolas Sarkozy : la stig­ma­ti­sa­tion de cette com­mu­nauté, pour­tant euro­péenne. (...)

Dans la nuit du diman­che au lundi 12 mars, ils ont d’abord reçu des jets de pier­res, subi des insul­tes de « jeunes n’habi­tant pas sur place », « d’ori­gine magh­ré­bine » d’après les roms. Le cau­che­mar conti­nue quand le groupe d’agres­seurs entre dans le camp pour aller briser toutes les vitres de la voi­ture d’un des roms garée juste là.

Puis il y a eu des mena­ces : « on revien­dra vous brûler demain ».

D’après des témoins inter­ro­gés sur place, ils étaient dix, habillés en noir, à lancer des par­paings à tra­vers les fenê­tres de la maison. (...)

D’après la com­mu­nauté rom deux jeunes gens ont été inter­pel­lés par les poli­ciers puis relâ­chés.

Déjà trois nuits que les famil­les sont chaque soir sur le qui-vive, envoyant femmes et enfants se cacher à l’inté­rieur au moin­dre bruit sus­pect, notant les pla­ques d’imma­tri­cu­la­tion des voi­tu­res qu’ils sont sûrs de reconnaî­tre en espé­rant aider la police.

Chaque soir, c’est le même manège, les mêmes voi­tu­res qui tour­nent, klaxon­nent, ralen­tis­sent. Et toutes les deux heures, la voi­ture de police qui passe avenue Grand Clément pour véri­fier que tout va bien.

Hier matin, une quin­zaine de gar­diens de la paix, dont cer­tains de la police des fron­tiè­res, sont venus comp­ta­bi­li­ser et contrô­ler les iden­ti­tés des roms dans le cadre d’une recher­che d’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français).

Un héli­co­ptère a sur­volé trois fois le camp en pre­nant des cli­chés du bidon­ville. Les roms déplo­rent l’inter­ven­tion de la police qui a brisé plu­sieurs cade­nas qu’ils avaient ins­tal­lés sur leurs affai­res. (...)

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