
Plusieurs jours déjà et toujours pas d’amélioration pour la communauté rom de Vaux-en-Velin.
Après l’incendie de leur ancien squat rue Catupolan, ils avaient été placés dans un gymnase rue Salengro.
Jusqu’à ce que la mairie ne les sorte sans ordre d’expulsion. En effet, après un simple contrôle d’identité, les policiers leur ont dit qu’il fallait partir. Les roms ont écouté, ont récupéré leurs affaires et sont repartis à la recherche d’un nouvel endroit à occuper.
Arrivés près de la Rize, au 54 rue Grand Clément, ils se sont installés dans un ancien garage abandonné. Le bâtiment doit être démoli et appartient au Grand Lyon. Un premier soir agité, car incertain. Des dizaines de policiers étaient présents.
« Doivent-ils partir ? » C’est ce que Marie H. ne cessait de demander aux policiers. Elle suit la communauté depuis plusieurs mois.
Après 48h de stress, les familles s’installent finalement pour de bon et commencent à construire des cabanes dans le hangar désaffecté. La maison qui se trouve sur le même terrain est ouverte par les hommes afin d’y installer une femme, qui a accouché il y a seulement quelques semaines, avec son bébé.
Et alors que la situation semblait se calmer pour la petite communauté de 69 personnes, les problèmes reviennent sous la forme de ce que l’on déplore depuis bientôt cinq ans dans la politique de Nicolas Sarkozy : la stigmatisation de cette communauté, pourtant européenne. (...)
Dans la nuit du dimanche au lundi 12 mars, ils ont d’abord reçu des jets de pierres, subi des insultes de « jeunes n’habitant pas sur place », « d’origine maghrébine » d’après les roms. Le cauchemar continue quand le groupe d’agresseurs entre dans le camp pour aller briser toutes les vitres de la voiture d’un des roms garée juste là.
Puis il y a eu des menaces : « on reviendra vous brûler demain ».
D’après des témoins interrogés sur place, ils étaient dix, habillés en noir, à lancer des parpaings à travers les fenêtres de la maison. (...)
D’après la communauté rom deux jeunes gens ont été interpellés par les policiers puis relâchés.
Déjà trois nuits que les familles sont chaque soir sur le qui-vive, envoyant femmes et enfants se cacher à l’intérieur au moindre bruit suspect, notant les plaques d’immatriculation des voitures qu’ils sont sûrs de reconnaître en espérant aider la police.
Chaque soir, c’est le même manège, les mêmes voitures qui tournent, klaxonnent, ralentissent. Et toutes les deux heures, la voiture de police qui passe avenue Grand Clément pour vérifier que tout va bien.
Hier matin, une quinzaine de gardiens de la paix, dont certains de la police des frontières, sont venus comptabiliser et contrôler les identités des roms dans le cadre d’une recherche d’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français).
Un hélicoptère a survolé trois fois le camp en prenant des clichés du bidonville. Les roms déplorent l’intervention de la police qui a brisé plusieurs cadenas qu’ils avaient installés sur leurs affaires. (...)