
Deux cents chirurgiens esthétiques exhortent les autorités à faire barrière aux injections illégales, « pourvoyeuses de complications souvent irréversibles ». Voici leur tribune.
« Depuis trois ans, nous constatons la croissance alarmante d’injections illégales au travers de complications, parfois gravissimes, que nous prenons en charge dans nos cabinets de chirurgie plastique et aux urgences des services hospitaliers. Actuellement, des centaines d’injecteurs, non-médecins, pratiquent des actes illégaux sur la population, en particulier la plus jeune et la plus vulnérable, à grand renfort de publicité sur les réseaux sociaux.
Ces injections illégales sont pourvoyeuses de complications souvent irréversibles. Dans certains cas, elles ont pu conduire à des septicémies, des gangrènes et des hospitalisations en réanimation, engageant le pronostic vital de jeunes patients. Jamais de telles complications n’avaient été recensées en France en quarante ans de pratique.
Les victimes sont parfois défigurées à vie et brisées psychologiquement. Elles n’osent porter plainte, car souvent victimes de menaces physiques.
Ces injectrices illégales se fournissent aujourd’hui librement en pharmacie ou chez des distributeurs en ligne. Nous voyons aussi des personnes, y compris des mineures, qui s’injectent elles-mêmes ces produits, par exemple pour augmenter le volume des lèvres, en suivant des pseudo-modes d’emploi disponibles sur des vidéos en ligne. (...)
Ces produits de comblement ne doivent plus être délivrés directement à un patient en raison des risques d’auto-injection ou d’utilisation frauduleuse.
Il est indispensable de mettre en place les moyens nécessaires pour éduquer et informer.
Ensemble luttons contre l’exercice illégal, ensemble protégeons tous les patients. »