
À l’heure du web des réseaux sociaux, nul doute que les escrocs en tous genres s’adaptent. Connues sous le nom de “scam”, pour “arnaque”, les tentatives d’extorsion profitent généreusement du monde numérique : duplication facile, messages envoyés à des milliers d’usagers (et plus encore). Mais encore faut-il gagner la confiance des internautes. Pour ce faire, rien de tel qu’une figure rassurante…
Depuis douze ans maintenant qu’il est devenu la référence des émissions littéraires à la télévision, François Busnel présentait le profil idéal. L’émission, considérée comme l’un des programmes les plus prescripteurs, profite d’un rendez-vous hebdomadaire très suivi. Et son animateur est plus populaire d’un gendre idéal : en somme, la figure parfaite pour une escroquerie rondement menée.
Escroc, un peu trop...
On retrouve en effet sur Facebook au moins trois comptes pseudo-officiels du présentateur star de France 5. Attention : pseudo, parce que tous ont en commun de tenter une escroquerie en bonne et due forme. « Pour l’événement de cette semaine, nous voulons partager le bonheur. Notre équipe choisira au hasard des personnes pour recevoir 5 000 € de prix », assure l’un dans un post du 7 mars. Message d’ailleurs doublé sur un autre compte, le 9 mars.
« Pour tous les chanceux d’aujourd’hui. juste pour ce mois [sic...] je veux partager le bonheur. Je choisirai au hasard des personnes pour recevoir un prix de 100 000 € pour 20 gagnants », indique un autre dans une publication du 6 mars. (...)
La fortune vous sourit ? Uniquement contre vos données banquaires...
Chacun demande de remplir un formulaire en ligne, mais, ô surprise, quand on se rend sur la page, la somme avancée est différente : 10.000 € sont en jeu — de quoi susciter l’appât du gain. Sauf qu’en tentant de poursuivre son inscription — chose qu’il ne FAUT SURTOUT PAS FAIRE — l’internaute est redirigée vers les pages d’une vieille arnaque pour amateurs de livres numériques. (...)
Le problème est manifestement connu de La Grande Librairie, qui vient à ce titre de communiquer officiellement sur cette fraude. L’émission, alertée par les réseaux, indique avoir reçu plusieurs messages ces derniers jours. Et dément, bien entendu, toute implication dans ces jeux présumés. (...)
La nature a horreur du vide
D’ailleurs, ces méthodes découlent souvent d’un vide laissé par une personnalité : souvent, un petit canaillou va créer un compte avec le nom d’une figure connue du public, mais simplement pour occasionner un canular grotesque. Et le plus régulièrement, annonçant la mort d’une autre personnalité. Ici, c’est l’absence de l’animateur sur Twitter et plus spécifiquement Facebook qui permet l’usurpation d’identité – les comptes officiels sont validés par les réseaux, et la traque aux pirates s’effectue plus efficacement.