
Sommée par le secrétaire d’État au numérique Mounir Mahjoubi d’exclure de son équipe la militante féministe et antiraciste, la nouvelle présidente du Conseil national du numérique, Marie Ekeland, a préféré donner sa démission. « La forme actuelle de nomination et de fonctionnement du CNNum portent à confusion et ne peuvent pas garantir son indépendance », explique-t-elle dans un communiqué. Quelques heures plus tard, elle a été suivie par 25 des 30 membres du conseil.
L’exclusion de Rokhaya Diallo du Conseil national du numérique (CNNum) par le gouvernement a finalement débouché sur une crise ouverte entre le gouvernement et cette institution dont la présidente, tout juste nommée, a annoncé mardi 19 décembre sa démission, suivie de la quasi-totalité de son équipe. (...)
"Nous avons beaucoup travaillé avec Mounir Mahjoubi et les membres du CNNum à trouver une solution qui permette d’en conserver son intégrité et son entièreté. Nous n’y sommes pas arrivés", a-t-elle expliqué dans une lettre rendue publique le 19 décembre et intitulée Demain est un autre jour.
Dans ce texte, elle revient sur la nomination de Rokhaya Diallo et explique : "Les réactions qui ont suivi cette nomination me font mesurer à quel point mon pari était osé et innovant. À quel point, dans notre pays, nous ne voulons pas entendre des voix dissonantes. À quel point nous ne savons plus débattre sereinement de nos divergences de vue. À quel point nous avons du mal à nous mettre à la place des autres. À quel point réseaux sociaux et immédiateté du jeu politique alimentent la violence de la parole et la stigmatisation. Cela me peine de voir notre pays aussi loin des valeurs démocratiques qui sont les miennes". (...)