
(Février 2022) la Commission a autorisé la commercialisation de grillons domestiques (Acheta domesticus) comme aliments dans l’UE. Il s’agit du troisième insecte autorisé à la consommation, après le ver à farine séché et le criquet migrateur.
Il s’agit du troisième insecte autorisé à la consommation, après le ver à farine séché autorisé en juillet dernier et le criquet migrateur autorisé en novembre. Le grillon domestique sera disponible congelé, séché ou en poudre. L’autorisation a été approuvée par les États membres le 8 décembre 2021, à la suite d’une évaluation rigoureuse réalisée par l’Agence européenne de sécurité des aliments, qui a conclu que la consommation de cet insecte était sans danger dans le cadre des utilisations proposées.
Les produits contenant ce nouvel aliment seront étiquetés de manière adéquate pour signaler tout risque de réaction allergique. Ces dernières années, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a constaté que les insectes constituaient une source alimentaire saine et nutritive, à forte teneur en matières grasses, en protéines, en vitamines, en fibres et en minéraux. Les insectes sont un élément important de l’alimentation quotidienne de centaines de millions de personnes dans le monde. Dans le cadre de la stratégie « De la ferme à la table », ils sont considérés comme une source potentielle de protéines qui pourrait faciliter la transition vers un système alimentaire plus durable.
Janvier 2023
La Commission a autorisé la mise sur le marché d’un quatrième insecte, Alphitobius diaperionus (petit ver de farine), en tant qu’aliment. Le terme "petit ver de farine" fait référence à la forme larvaire d’Alphitobius diaperinus, une espèce d’insecte qui appartient à la famille des Tenebrionidae (ténébrionidés). Il est destiné à être commercialisé en tant qu’ingrédient alimentaire dans un certain nombre de produits alimentaires destinés à la population générale.En outre, la Commission a autorisé pour la première fois la mise sur le marché de la poudre partiellement dégraissée obtenue à partir d’Acheta domesticus (grillon domestique) entier en tant que nouvel aliment.L’autorisation de ces deux nouveaux aliments permettra aux demandeurs de mettre cette espèce d’insecte sur le marché de l’UE sous certaines conditions d’utilisation.
Les nouveaux aliments ne peuvent être autorisés que s’ils ne présentent aucun risque pour la santé humaine ; dans le cas contraire, leur approbation n’aurait pas été soumise par la Commission aux États membres.
À la suite d’une demande de l’entreprise Ynsect NL B.V. concernant le petit ver de farine et de l’entreprise Cricket One Co, Ltd. concernant la poudre partiellement dégraissée obtenue à partir du criquet domestique, les deux nouveaux aliments ont fait l’objet d’évaluations scientifiques rigoureuses par l’EFSA, qui a conclu que les deux nouveaux aliments étaient sûrs dans le cadre des utilisations et des niveaux d’utilisation proposés par le demandeur. (...)
le règlement actuel sur les nouveaux aliments, applicable depuis le 1er janvier 2018, considère explicitement les insectes entiers comme de nouveaux aliments, qui doivent donc obtenir un agrément.
Afin d’atténuer l’impact de cette extension du régime des nouveaux aliments sur les exploitants du secteur alimentaire (EDA) d’insectes entiers, le règlement actuel prévoit une période transitoire, qui permet aux EDA de continuer à mettre des insectes entiers sur le marché sous certaines conditions. En particulier, une demande d’autorisation au titre du règlement actuel sur les nouveaux aliments devait être soumise à la Commission avant le 1er janvier 2019.C’est pourquoi certains insectes sont déjà sur le marché, alors que leur évaluation scientifique au titre du règlement sur les nouveaux aliments est toujours en cours. (...)
Il existe actuellement 8 demandes concernant des insectes destinés à être commercialisés sous différentes formes, qui font l’objet d’une évaluation de sécurité par l’EFSA. (...)
Selon l’EFSA, les allergies alimentaires représentent un problème de santé publique important, touchant environ 2 à 4 % de la population adulte et jusqu’à 8 à 9 % des enfants.
Les règles de l’UE sur l’étiquetage des aliments dressent une liste de 14 allergènes qui doivent être étiquetés (par exemple, les œufs, le lait, le poisson, les crustacés, etc.) Ceci afin de permettre aux personnes souffrant d’allergies alimentaires de savoir si les produits contiennent des ingrédients auxquels elles sont sensibles.
L’EFSA a conclu que la consommation des protéines d’insectes évaluées peut potentiellement entraîner des réactions allergiques. Cela peut notamment être le cas chez les sujets présentant des allergies préexistantes aux crustacés, aux acariens et, dans certains cas, aux mollusques. En outre, les allergènes de l’alimentation animale (par exemple, le gluten) peuvent se retrouver dans l’insecte consommé.
Par conséquent, l’autorisation de ce nouvel aliment clarifie cette question et établit des exigences d’étiquetage spécifiques concernant l’allergénicité. (...)
Lire aussi :
– (Economie matin)
Insectes : la Commission européenne autorise la consommation du grillon domestique
Le grillon domestique risque de s’inviter plus souvent dans nos assiettes. La Commission européenne vient en effet d’autoriser sa consommation sous forme de poudre dégraissée. (...)
De nombreux usages possibles pour la poudre de grillon domestique
La consommation d’insectes fait peu à peu son chemin en Europe. Après le ver de farine séché et le criquet migrateur, tous deux autorisés à la consommation humaine en 2021, la Commission européenne a autorisé en février 2022 le grillon domestique, sous forme séchée ou congelée. Désormais, ce dernier est également autorisé sous forme de poudre dégraissée.
Les usages possibles de la poudre de cet insecte seront néanmoins strictement définis : elle pourra être incorporée à des pains et petits pains multicéréales, des biscuits secs, des barres de céréales, des sauces, des produits à base de pommes de terre, des plats à base de légumineuses et de légumes, mais aussi des pizzas, des soupes, du lactosérum en poudre, des substituts de viande, de la bière et même des confiseries au chocolat.
En Europe, une seule société est autorisée à vendre de la poudre de grillons pour le moment (...)
– (Autorité européenne de sécurité des aliments)
Consommer des insectes : quels sont les risques ?
De plus en plus, on s’intéresse aux avantages potentiels des insectes en tant qu’alimentation humaine ou animale. Mais quels seraient les risques liés à la production, à la transformation et à la consommation de cette source alternative de protéines ?
L’EFSA a abordé cette question en élaborant un profil de risque qui identifie les dangers biologiques et chimiques potentiels, ainsi que les risques d’allergénicité et les dangers pour l’environnement associés à l’utilisation d’insectes d’élevage pour l’alimentation humaine et animale. L’avis scientifique compare également ces dangers potentiels avec ceux associés aux sources traditionnelles de protéines animales.
Selon les experts scientifiques de l’EFSA, la présence éventuelle de risques biologiques et chimiques dans des aliments dérivés d’insectes dépendrait des méthodes de production utilisées, du substrat sur lequel les insectes sont nourris, de l’étape du cycle de vie à laquelle les insectes sont « récoltés », de l’espèce d’insecte, ainsi que des méthodes utilisées pour leur traitement ultérieur.
L’EFSA conclut que si des insectes non transformés sont nourris avec les aliments pour animaux actuellement autorisés, l’apparition potentielle de contaminants microbiologiques devrait être similaire à celle observée dans d’autres sources non transformées de protéines. Il existe en revanche peu de données disponibles sur les contaminants chimiques susceptibles d’être transférés depuis les différents types de substrat vers les insectes eux-mêmes. (...)
– (Libération) CheckNewsL’Union européenne va-t-elle nous faire manger des insectes à notre insu ?
Les eurosceptiques s’opposent à la nouvelle réglementation de la Commission autorisant la mise sur le marché d’une poudre de grillons vietnamienne, craignant d’en manger à leur insu. L’institution assure que la composition doit figurer au dos des produits préemballés et que les allergènes doivent être communiqués au consommateur. (...)
Invitée chez Sud Radio, le 25 janvier, l’eurodéputée Virginie Joron, membre du Rassemblement national, a ainsi indiqué que Bruxelles essaierait, selon elle, de « nous refourguer [des] insectes par voie de poudre » sans que le consommateur n’en soit nécessairement prévenu. « En tant que consommateur, on n’a peut-être pas envie de manger des insectes à l’insu de son plein gré (sic) », a-t-elle dénoncé, évoquant par ailleurs une « question sanitaire ». (...)
Sur les réseaux sociaux, de très nombreux internautes semblent croire effectivement qu’aucune obligation d’étiquetage ne viendrait éclairer le consommateur quant à la présence éventuelle de poudre d’insecte dans ses aliments. (...)