
C’était hier, lundi matin, que nous avons découvert la première piraterie saisonnière de la semaine, à savoir l’émission du signal NERIT, par la plate-forme numérique privée Digea. Car c’est sous l’acronyme NERIT, c’est-à-dire “Nouvelle Radiotélévision Grecque et Internet”, que devrait naître par “césarienne politique” autant que par “césaropapisme mémorandaire” du ministre de l’Économie, ce groupe audiovisuel censé succéder à notre vieille ERT. Sauf que le... solide préfabriqué de la Troïka et d’Antonis Samaras vient d’être partiellement sanctionné hier 17 juin soir par le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative grecque, laquelle a annulé “de manière temporaire” la décision du gouvernement, et ordonné la réouverture de l’ERT jusqu’à la constitution d’un nouvel organisme audiovisuel public.
(...) D’après le site Okeanews, Daniel Cohn-Bendit a déclaré lors de son passage à Athènes que “le grand problème, c’est la troïka (...) c’est un ovni incontrôlable (...) En période de crise, les démocraties sont toujours tentées de solutions autoritaires”. On devrait plutôt comprendre ceci : le grand problème c’est l’Union Européenne. En provoquant les crises, les dits marchés, leurs lobbys assimilés ainsi que le personnel politique qui leur serait inféodé, imposent à présent une nouvelle tyrannie. C’est l’essentiel... à tirer de notre nouvelle historicité et dont l’écran noir imposé à l’audiovisuel public grec, aurait soudainement et au mieux, ouvert une lucarne sur l’abysse constituante politique de notre avenir. “L’écran noir, nous a fait enfin voir l’abysse dans lequel nous sommes plongés actuellement” a suggéré devant le siège de l’ERT avant-hier, un manifestant anonyme, quotidien “Elefterotypia” du 17 juin. (...)
Certains militants de gauche rencontrés devant de siège de notre audiovisuel ERTien, se demandèrent même dans quelle mesure nos militaires réagiraient ou pas devant un tel fait accompli, lorsqu’on leur annoncera la fin de l’armée, suivi de son remplacement par les unités des paramilitaires mercenaires étrangers. D’ailleurs, des rumeurs incessants depuis quelques mois en Grèce, circulent à ce sujet car “le gouvernement aurait déjà signé un certain nombre d’accord avec les sociétés privées qui fournissent ces mercenaires, soldats et officiers dans un package complet”. “J’espère que nos militaires bougeront avant les Troïkans et leurs sbires, car à part la Police, la pègre et ces illuminés d’un certain anarchisme, personne d’autre ne possède d’armes dans ce pays." (...)