
Récemment, un des plus grands écrivains sud-africains, André Brink, a publié ses Mémoires, intitulés Mes bifurcations (Actes Sud, Arles, 2010). Le livre a reçu, à juste titre, un accueil très favorable de la critique. Mais personne, à ma connaissance, n’a relevé ce passage.
...« Mais l’expérience déterminante de ce voyage (de 2002) fut la visite à l’université palestinienne de Birzeit.
...cette immersion dans la terrible réalité de cet endroit tragique, de cette terre et de son peuple, m’a éprouvé comme peu d’expériences l’ont fait dans ma vie. Je crus redécouvrir le cœur hideux de l’apartheid : la manière dont les Palestiniens, y compris certains des êtres les plus merveilleux que j’ai jamais rencontrés, sont soumis à l’une des oppressions les plus cruelles ici-bas, le tissu d’hypocrisie et de mensonges qui, du côté israélien, tente d’obscurcir et de déformer la vérité. Au cours de ce séjour se produisit un événement particulièrement choquant : la bicoque d’un vieux Palestinien fut rasée par les bulldozers de l’armée israélienne parce qu’il avait osé installer une citerne sur sa toiture afin de récupérer les quelques gouttes de pluie qui tombaient là. »...