
2/n- Lorsque je l’ai rencontré il y a 26 ans, il était donné pour mort par la médecine. Malade du sida avec des complications et polyaddict injecteur. Et puis presque simultanément sont arrivés les trithérapies contre le VIH et les traitements de substitution aux opiacés.
— Thierry Baubet (@TBaubet) October 15, 2022
4/n- revenir en tête tout le vécu presque traumatique de mes premières années d’exercice professionnel à l’ECIMUD (ancien nom des ELSA, équipes d’addictologie de liaison) de l’hôpital @Avicenne_RMuret. A la fin des années 90 le sida y faisait une hécatombe. Les malades
— Thierry Baubet (@TBaubet) October 15, 2022
6/n- moyen terme. Et il y avait eu une vraie épidémie d’injections dans les années précédentes. Il était très difficile de trouver des seringues, et c’était parfois une seule seringue dans une cave qui était utilisée par tous les usagers. https://t.co/cW32OC3VUG
— Thierry Baubet (@TBaubet) October 15, 2022
8/n- illégalement des opiacés. Et donc il y a eu à un moment une conjonction extraordinaire entre progrès de la médecine, activisme des patients vih et des usagers de drogues, des défenseurs de la réduction des risques, qui ont permis ce changement. J’en garde
— Thierry Baubet (@TBaubet) October 15, 2022
10/n- termine ses entretiens avec moi par : « Allez, au revoir docteur… On est des rhinocéros ! »
— Thierry Baubet (@TBaubet) October 15, 2022
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Le traitement de la dépendance est un traitement à long terme. Les objectifs de prise en charge visent idéalement à un arrêt durable du mésusage. Pour toutes les substances en dehors de l’alcool, l’arrêt du mésusage équivaut à un arrêt de l’usage, car il n’existe pas d’ « usage simple » défini en dehors de l’alcool. Par exemple, tout usage, même rare, d’héroïne ou de cocaïne, constitue un mésusage. (...)
Prise en charge médicamenteuse
Un médicament destiné à traiter une addiction doit avoir la propriété d’apaiser l’envie de consommer afin de délivrer le patient de cette première contrainte qui lui permettra de se concentrer sur ses soins. L’effet de réduction de l’envie/besoin de consommer sera visible à posteriori car elle nécessite du temps. Les conditions de délivrance du traitement sont très importantes : plus le traitement est encadré meilleurs seront les bénéfices. Cet encadrement peut se faire avec le médecin traitant, l’addictologue mais également dans des pharmacies de ville ou dans des CSAPA. Si le patient ne souhaite pas tout de suite se lancer dans une démarche d’arrêt et de maintien de l’abstinence, des traitements de substitution peuvent être proposés.
Prise en charge relationnelle
L’accompagnement et la prise en charge psychologique sont essentiels dans le traitement d’une addiction. Il s’agit d’une phase qui doit être partagée par l’ensemble des professionnels qui vont intervenir dans le traitement de l’addiction (addictologues, psychologues) mais aussi les familles. Cette phase a pour but de soutenir la motivation du patient. (...)
Des entretiens familiaux plus ou moins formalisés sont aussi une bonne manière de compléter la prise en charge relationnelle des professionnels. Cette approche permet de replacer le sujet et son addiction dans un contexte d’interactions familiales, de révéler et de réduire les interactions problématiques potentiellement impliquées dans le maintien. Elles sont aussi un moyen d’apaiser les relations familiales parfois détériorées par le comportement addictif du patient.
Les psychothérapies individuelles psychanalytiques sont rarement prescrites en première intention, elles surviennent surtout après une rémission stable.
Prise en charge sociale et éducative (...)