
Une instruction générale interministérielle bloque la communication de milliers de documents d’archives classés « secret-défense ». Jean-Louis Debré et le Conseil supérieur des archives se joignent aux historiens pour la libre communication des archives contemporaines.
Depuis plus d’un an les archivistes et les historiens du contemporain se battent pour faire supprimer une instruction générale interministérielle (IGI n° 1300) alourdissant énormément leur travail et rendant incommunicables des archives qui, dans certains cas, étaient déjà publiées (...)
Réuni le 22 janvier 2021, le Conseil supérieur des archives (CSA) a souhaité exprimer son inquiétude en adoptant une motion que son président, Jean-Louis Debré, a transmise à la ministre de la Culture. Cette motion rappelle que « la loi de 2008 est une loi d’ouverture, propre à “prendre en compte les besoins exprimés par les citoyens soucieux d’accéder avec plus de facilité aux sources de leur histoire (exposé des motifs, projet de loi du 30 juin 2006)” et encourager la recherche historique, tant les archives sont au cœur de la démocratie ». Que le « Conseil constitutionnel a récemment considéré que l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme garantit un droit d’accès aux documents d’archives publiques. Il dispose en effet que “la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration”. Ce droit de regard des citoyens sur l’action publique est crucial ». (...)
Le CSA a donc exprimé « son attachement aux principes d’accès aux archives publiques reconnus par le législateur ». Il a tenu à rappeler qu’« à l’heure où ce principe est élevé dans les discours publics au rang d’impératif démocratique », il tenait à « manifester sa très vive inquiétude […] si se confirmaient cette procédure et ces pratiques ». (...)