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Non-Fiction
ACTUEL MOYEN ÂGE (43) – Singulier climat
Article mis en ligne le 14 novembre 2016
dernière modification le 7 novembre 2016

(...) Du 7 au 18 novembre prochain se tiendra à Marrakech la COP22. Mais un an après la signature de l’Accord de Paris, qui devait permettre d’atteindre la fin du siècle en limitant le réchauffement climatique à +2°, tous les pays signataires sont loin d’avoir ratifié le texte.

Pourtant, on est face à l’un des rares problèmes qui concerne vraiment tout le monde. D’ailleurs, le vocabulaire le dit bien : qui parle encore DES climats au pluriel ? Tout le monde a accepté le passage au singulier, et tout le monde, jusqu’à Leonardo di Caprio, s’inquiète pour LE climat. Un singulier très symbolique, puisqu’il désigne directement l’interdépendance de nos écosystèmes. Pas de planète B, pas de retour en arrière quand les transformations se seront accélérées. Et si le terme est ancien, l’idée – elle – est nouvelle.

Quand le climat, c’était chacun pour soi

À l’origine, le terme de climat renvoyait exactement à l’idée inverse : il signifiait le découpage et la fragmentation de la terre en zones distinctes, tel que l’imaginaient les géographes grecs de l’Antiquité. Pour eux, au centre du monde se trouvait une bande aride, réputée inhabitable en raison de la chaleur. Puis vers le Nord comme vers le Sud se suivaient des bandes climatiques alignées parallèlement, habitables, mais de plus en plus froides, jusqu’aux zones inhabitables à l’extrême nord et à l’extrême sud. C’est, sous une forme différente, ce que nous avons appris à l’école, avec des cartes divisées en climat équatorial, tempéré, polaire…

Or ces climats pluriels donnent vite naissance à une hypothèse très déterministe : on postule que les différences atmosphériques entraineraient des différences chez les populations qui les habitent, aussi bien de physique que de caractère. Montesquieu n’invente donc rien avec sa théorie des climats, il renouvelle plutôt un paradigme antique que le Moyen Âge a véhiculé et élaboré. (...)