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À quoi tient le bon bilan de la Nouvelle-Zélande face au Covid ?
Article mis en ligne le 25 décembre 2021

Alors que le variant Omicron sévit partout dans le monde et que la pandémie affiche sa cinquième vague, la Nouvelle-Zélande peut se targuer d’avoir un des meilleurs bilans sanitaires au monde en 2021. Le pays aura connu cette année son confinement le plus long et un nombre de cas quotidiens plus élevé en comparaison à 2020 (222 personnes positives à la mi-novembre), idem pour les hospitalisations. Mais la Nouvelle-Zélande a su promouvoir le vaccin pour atteindre une double vaccination réalisée à 90% auprès de la population éligible, et son taux de mortalité par habitant est au plus bas.

(...)

Chris Hipkins, ministre chargé de répondre à l’épidémie de Covid-19, se dit fier des décisions prises cette année : « Nous savons aussi depuis deux ans qu’une bonne réponse sanitaire est également la meilleure réponse économique –et cela donne à notre pays une excellente raison de se réjouir. »

Les Néo-Zélandais ont vécu à peu près normalement jusqu’en août, la vaccination ayant débuté en février, le nombre de nouveaux cas restant faible et ces derniers étant rapidement éradiqués. (...)

Mais cette victoire laisse un goût amer pour ceux qui en paient le prix fort.
Une politique sanitaire discriminante ?

Lorsque le déploiement par étapes du vaccin a été lancé en février, il a été critiqué pour sa lenteur et son iniquité. Ce mois-ci, le tribunal de Waitangi –qui rend des décisions sur la base de plaintes déposées par la communauté des Maoris contre la couronne– a conclu que la couverture vaccinale avait manqué à son devoir envers la population maorie –les Polynésiens autochtones du pays. Le gouvernement avait refusé d’adopter un ajustement de l’âge pour la vaccination alors que les Maoris sont plus jeunes et plus vulnérables au Covid-19 que le reste de la population.

Par ailleurs, le système de feux de circulation mis en place pour limiter les déplacements a entravé ceux des prestataires de santé maoris, qui n’ont pas pu délivrer autant de soins qu’ils l’auraient souhaité. Sur le terrain, les organisations sanitaires et communautaires travaillent d’arrache-pied pour faire de la sensibilisation à la vaccination et fournir des doses. (...)

Enfin, les Néo-Zélandais vivant à l’étranger et les migrants dont les familles n’ont pas pu les rejoindre dans le pays se sentent eux aussi isolés et en colère face à la réponse du gouvernement à la pandémie. En mars 2020, la Nouvelle-Zélande fermait ses frontières, ceux qui souhaitaient rentrer ont dû se disputer les quelques places du système d’isolement et de quarantaine mis en place. Des milliers de personnes affirment que la difficulté de rentrer chez elles a eu un impact financier, émotionnel et psychologique.