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A la mémoire de Lumumba
par MUSAVULI jeudi 17 janvier 2013
Article mis en ligne le 19 janvier 2013

Le 17 janvier est un jour particulier en République Démocratique du Congo. Il y a 52 ans, l’Afrique fondait en larmes. Le Continent Noir venait de perdre un de ses dignes fils en la personne de Patrice Emery Lumumba, le héros de la lutte pour l’indépendance du Congo.

Le leader du peuple congolais, resté depuis irremplaçable, venait de périr sous les balles des agents belges dans la province du Katanga où il avait été déporté avec deux de ses compagnons de lutte, Maurice Mpolo et Joseph Okito. Leurs corps furent dissous dans de l’acide, un acharnement qui ajouta l’effroi à une disparition physique déjà suffisamment dévastatrice. (...)

Le Congo ne s’est jamais remis de cet évènement tragique, et chaque fois que le pays part à la dérive, comme cela est le cas aujourd’hui, les Congolais fondent en larmes… « si Lumumba n’avait pas été tué… ». On ne refait pas l’histoire, mais, en tout cas, l’histoire de ce que le peuple congolais pouvait revendiquer en termes de dignité s’est arrêté ce mardi 17 janvier 1961. Depuis, il manque désespérément à la nation congolaise un « homme-rempart » au pied de qui un peuple puisse trouver refuge.

Les puissances occidentales impliquées dans cet assassinat, n’étaient pas obligées d’aller aussi loin. Lumumba était un militant pacifique. Elles ne pouvaient pas ignorer la détresse dans laquelle elles plongeaient tout un peuple. Et il ne pouvait en être autrement. En effet, Lumumba n’était pas seulement un leader politique. C’était l’âme du Congo ; le genre de personnage-clé dont dépend, à un tournant de l’histoire, le sort de toute une nation. (...)

’il y a dans l’histoire des personnages dont la disparition, à un moment crucial, condamne la nation à l’errance. C’est le triste sort du Congo qui, décapité dès l’assassinat de Lumumba, continue de lutter pour survivre en tant que nation parmi les autres nations. Mais pas seulement. Un vide a été créé un jour et il n’a jamais été comblé.

Les acteurs occidentaux, ayant orchestré l’élimination physique de Patrice Lumumba, ne se préoccupèrent, par la suite, évidemment, que de leurs intérêts capitalistes (pillage des richesses minières du Congo) et stratégiques (lutte contre l’avancée du communisme en Afrique). Ils avaient imposé Mobutu à la tête du Congo, mais le mal était fait. Seuls Lumumba et ses compagnons de lutte pour l’indépendance savaient sur quels rails poser le Congo et mener son peuple à la prospérité que les richesses de son pays lui destinait. Et, justement, c’est en revenant sur l’exercice du pouvoir par Mobutu qu’on retient mieux les leçons de la lutte de Patrice Lumumba. (...)

Le parcours et la lutte de Patrice Lumumba donnent à méditer sur plusieurs leçons dont trois en particulier : le sacrifice suprême, le sens de la nation et la force de la lutte pacifique.
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