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Le Monde
A Rome, les dirigeants du G20 entérinent la réforme de la taxation internationale
Article mis en ligne le 31 octobre 2021

Approuvée cet été par les ministres des finances, cette réforme prévoit notamment la création d’un impôt minimal mondial d’au moins 15 % pour les plus grosses multinationales.

Janet Yellen, secrétaire au Trésor des Etats-Unis, a salué un « accord historique ». Samedi 30 octobre, à Rome, les dirigeants des vingt plus grandes économies mondiales ont entériné la réforme de la taxation internationale qui avait été actée en juillet par les ministres des finances des pays du groupe des Vingt (G20). (...)

La France, qui occupera la présidence tournante du Conseil européen à partir de janvier 2022, compte en profiter pour « mettre en œuvre concrètement cet accord ». « La taxe minimale sur les entreprises est un grand succès, c’est un signal clair d’équité », a renchéri la chancelière allemande, Angela Merkel. « C’est plus qu’un simple accord fiscal, c’est la diplomatie qui redessine notre économie mondiale et la met au service de notre population », s’est également enthousiasmé le président des Etats-Unis, Joe Biden. La décision sera formellement officialisée dans le communiqué final du G20, dimanche, selon plusieurs sources proches des négociations.

Véritable aggiornamento fiscal, cette réforme tient sur deux piliers : la création d’un impôt minimal mondial d’au moins 15 % pour les entreprises de plus de 750 millions d’euros de chiffre d’affaires ; la redistribution de 20 à 30 % du « surplus » de profits des cent multinationales les plus grandes et les plus rentables, au profit des pays dits « de marché », dans lesquels elles font des affaires sans y avoir d’implantation. Parmi elles, tous les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), championnes des superprofits et de l’optimisation fiscale.

L’impôt minimal mondial doit faire revenir, à lui seul, 150 milliards de dollars (126 milliards d’euros) par an dans les caisses des Etats. Les ralliements, in extremis, à l’accord de l’Irlande, de la Hongrie et de l’Estonie au début d’octobre avaient permis à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de conclure les négociations à temps pour le sommet de Rome.

Une entente sur le climat pas garantie (...) « Nous avons encore le temps de remettre les choses sur le bon chemin, cette réunion du G20 est l’occasion de le faire » , a insisté M. Guterres. (...)
Plusieurs manifestations étaient prévues, samedi, à Rome (syndicats, extrême gauche, associations pour le climat…). Plus de 5 000 policiers, carabiniers et soldats ont été mobilisés. « Nous demandons aujourd’hui aux leaders du G20 d’arrêter de jouer entre eux et d’écouter finalement le peuple, d’agir en faveur du climat comme la science le réclame depuis des années », a déclaré à l’Agence France-Presse une militante de Fridays for Future. (...)

« Inquiétude vive et croissante » à propos du nucléaire iranien (...)
Les grandes puissances avaient conclu, en 2015, avec la République islamique un accord historique (dit plan d’action global commun, PAGC) censé l’empêcher de se doter de la bombe atomique. Les Américains avaient unilatéralement quitté l’accord en 2018, sous la présidence de Donald Trump, et rétabli des sanctions contre l’Iran, qui, en réponse, s’est progressivement affranchi des restrictions imposées à son programme nucléaire. Cette semaine, Téhéran s’est toutefois dit prêt à reprendre, en novembre, les négociations pour sauver l’accord. (...)

Multiplication des rencontres bilatérales

A Rome ont aussi été abordés les sujets de la dette des pays les plus pauvres et les efforts à fournir pour vacciner les habitants la planète contre le Covid-19. Dans leurs premières interventions, samedi, les présidents russe et chinois ont plaidé pour une reconnaissance mutuelle des vaccins actuellement disponibles, les produits de ces deux pays n’étant notamment pas acceptés partout dans l’Union européenne.