
L’impôt est la source de vie de tout l’appareil du pouvoir exécutif. Mais toute cette machinerie est placée, par la dette publique, sous le contrôle financier étroit de la classe dominante, de l’aristocratie financière, les grands promoteurs d’emprunts et spéculateurs sur les valeurs d’Etat.
Dans le monde moderne, tout le système financier et bancaire est très étroitement impliqué dans le maintien du crédit public. Une partie de leur capital est investie et placée avec intérêts dans les valeurs d’Etat rapidement convertibles. Ces rentiers de l’Etat se répartissent donc les intérêts de ces dépôts et de ce capital qui est ainsi mis à leur disposition
La seule partie de la prétendue richesse nationale qui entre réellement dans la propriété collective des peuples modernes, c’est leur dette publique. Il n’y a donc pas à s’étonner de l’idée que, pour la classe dominante, plus un peuple s’endette, plus il s’enrichit. La dette publique alimente les marchés financiers, la spéculation, et le système bancaire moderne.
On retrouve aussi le rôle joué par la dette publique, comme moyen permettant à la classe dominante à la fois de tenir l’Etat dans sa main (par le contrôle de son financement) et d’accélérer l’accumulation du capital (par l’expansion du crédit et de la finance) : la dette publique opère comme un des agents les plus énergiques de l’accumulation primitive. (...)