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Le Monde
A Madagascar, des dizaines de milliers de sinistrés après le passage du cyclone Batsirai
Article mis en ligne le 7 février 2022

Alors qu’environ 50 000 personnes ont été déplacées, les premiers morts étaient dénombrés, dimanche, dans la ville de Fianarantsoa, sur les hautes terres centrales.

Toits arrachés, maisons soufflées, arbres couchés en travers des routes… Les premières heures du jour, dimanche 6 février, ont levé le voile sur le chaos laissé par le passage de Batsirai sur la côte est de Madagascar.

Le cyclone de forte intensité, chargé de vents soufflant à plus de 170 km/h et de fortes pluies, a touché terre, samedi soir vers 20 heures (18 heures en France), à une dizaine de kilomètres de la ville de Mananjary, soit un peu plus au sud que sa trajectoire attendue. Il a ensuite poursuivi sa course à travers l’île pour ressortir, dimanche après-midi, dans le canal du Mozambique, au niveau de Tuléar, en ayant perdu beaucoup de sa puissance. (...)

Cette déviation laisse espérer un bilan moins lourd que prévu puisque la capitale, Antananarivo, et le principal port, Tamatave, situé à 480 kilomètres au nord du point d’impact, ont été épargnés. « Nous devons être prudents, il est encore trop tôt pour dresser un bilan, mais il est vraisemblable que le nombre de sinistrés avoisinera 150 000 personnes, plutôt que 600 000 comme nous le redoutions », expliquait, dimanche, en fin d’après midi, Jean-Benoît Manhes, représentant adjoint de l’Unicef à Madagascar. (...)

Bilan provisoire de dix victimes

D’après un responsable du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), Paolo Emilio Raholinarivo, au moins dix personnes ont péri à cause des intempéries, selon un bilan provisoire. Dimanche, les humanitaires, sous la coordination du BNGRC, ont commencé à collecter les informations pour évaluer l’ampleur des dégâts et secourir les dizaines de milliers de personnes qui, pour la majorité, auront tout perdu. « Les populations rurales des zones sinistrées n’avaient déjà pas grand-chose, aujourd’hui elles n’ont plus rien », poursuit M. Manhes.

La région de Mananjary, comme toute la bande côtière qui s’étend vers le sud, est une zone agricole où est cultivé le riz, notamment. Elle est traversée par le canal des Pangalanes, construit à l’époque de la colonisation française pour faciliter l’exportation de la production et désenclaver la région. Sa réhabilitation était en projet. Les fortes pluies qui se sont abattues ont lessivé les champs dont certains restent inondés. (...)

Des pointes à 235 km/h

Selon un premier survol, le cyclone a fauché les habitations jusqu’à 300 kilomètres au sud de Mananjary, qui n’est plus accessible par la route, tout comme Manakara où le Programme alimentaire mondial avait livré de manière préventive 25 tonnes de nourriture. Lundi, des survols plus poussés devaient commencer et se concentrer prioritairement sur la zone côtière la plus violemment touchée.

Des équipes du BNGRC, des agences onusiennes et des ONG humanitaires sont déjà sur place depuis plusieurs jours. (...)