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A Genève, les négociations sur le climat accouchent d’un bébé obèse
Article mis en ligne le 14 février 2015

Mission accomplie. Vendredi 13 février à Genève, 195 États ont adopté un premier texte de négociations en vue de l’accord de Paris sur le climat, espéré pour décembre prochain. Mais le texte est beaucoup plus volumineux qu’escompté. Et les négociations sur le fond n’ont pas réellement commencé.

(...) L’exercice n’a pas convaincu la délégation de l’Union européenne (UE), qui confie son « sentiment de frustration ». « Il reste dix mois à peine avant la COP de Paris et nous avons encore énormément de travail. Nous avions pour objectif d’adopter un texte d’une quarantaine de pages et il a plus que doublé. Nous avons aussi manqué une occasion d’aborder les questions de fond, déplore Ilze Pruse, chef de la délégation lettone à l’UE. Il est impératif de réduire le nombre d’options sur la table. »

Sa binôme Élina Bardram, chef de la délégation de la Commission européenne, nuance le propos : « La réunion de Genève est importante, en tant qu’étape pour sécuriser les États-membres. » Une analyse partagée par la quasi-totalité des participants, qui saluent « l’esprit de Genève » et le retour de la confiance entre les États. « C’est un tournant extraordinaire dans la manière de travailler ensemble, va jusqu’à déclarer le co-président algérien Ahmed Djoghlaf, en français et avec une certaine émotion, lors de la plénière de clôture. Nous avons confiance, nous serons en mesure d’écrire la nouvelle page de notre histoire commune. »

Confiance, conciliabules et cafés

Comment expliquer que la conférence de Genève laisse une impression si positive, alors qu’elle n’a pas permis d’avancer dans le nettoyage du texte ? Parce que, pendant ce round d’observation, « les négociateurs ont la possibilité d’exprimer leurs positions et de comprendre les difficultés des uns et des autres, sans pression », estime Teresa Ribera, directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). (...)