
Quand les sciences du patrimoine empruntent des méthodes aux sciences de l’écologie, et autres actualités scientifiques.
Selon une étude parue dans la revue Science, nous aurions perdue 90% des manuscrits de la littérature médiévale. Une équipe européenne de médiévistes a voulu estimer la perte et « le taux de survie » des manuscrits des romans de chevalerie médiévaux, pour mieux se rendre compte de l’ampleur de la perte. Toutefois, comment mesurer l’étendue de ce que l’on ne voit pas ? Pour cela, les chercheurs ont emprunté une méthode bien connue des sciences de l’écologie : appelée « modèle d’espèce invisible ». Cet outil statistique permet aux écologues d’estimer les espèces perdues. A partir des 3.648 exemplaires et de 799 œuvres recensées dans les bibliothèques, ils en ont ainsi déduit que 9 manuscrits sur 10 ont été perdus au cours du temps, et qu’il devait y avoir à l’origine 40.614 copies de 1.170 œuvres.