
À l’approche du 8 mars, les contours de la mobilisation internationale – sous forme d’une journée de grève – pour les droits des femmes se précisent. En France le site 8mars15h40.fr vient de voir le jour.
La mobilisation prend forme pour la « grève des femmes » du 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Les syndicats, associations féministes, ONG et organisations de jeunesse1 à l’origine du mouvement en France ont lancé mercredi 15 février un site internet dédié à cette journée d’action – avec, plus précisément, un appel à la grève à 15h40, heure symbolisant l’écart de salaire entre les femmes et les hommes.
Un mouvement pour porter ce message : « Nous refusons de continuer à travailler gratuitement, d’être enfermées dans les temps partiels, de ne pas avoir de perspective de carrière ou d’être confrontées à des violences sexistes et sexuelles. »
Il ne s’agit d’ailleurs pas seulement, en France, d’une grève « des femmes », comme le confirme l’appel : « Le 8 mars 15h40, toutes et tous dans l’action, toutes et tous en grève ! » (...)
Le site 8mars15h40.fr reprend les codes visuels de la Women’s March américaine, qui a conduit des centaines de milliers de femmes à manifester pour leurs droits le 21 janvier, au lendemain de l’investiture de Donald Trump. Les organisatrices de la Women’s March ont d’ailleurs confirmé le 14 février leur appel à une journée de grève générale.
« Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, unissons-nous pour une Journée Sans Femme », annonce le mouvement, qui promet plus d’informations dans les jours à venir sur la forme que pourront prendre les actions. (...)
L’organisation états-unienne n’est en fait pas l’initiatrice de cette « grève des femmes » du 8 mars. Plus d’une trentaine de pays, principalement en Europe et en Amérique du Sud, ont déjà rejoint l’appel lancé initialement par la coalition pour une « grève internationale des femmes » – un appel à cesser le travail rémunéré, mais aussi le travail domestique durant cette journée.
Le mouvement est principalement inspiré par la mobilisation des Polonaises à l’automne 2016, mais aussi par les Argentines de mouvement NiUnaMEnos, qui s’élève contre les violences machistes. Il trouve aussi ses racines dans la mobilisation historique des Islandaises qui, le 24 octobre 1975, s’étaient mises en grève – au travail et à la maison – pour démontrer l’importance de la contribution du travail des femmes à la société. Le 24 octobre dernier, elles étaient à nouveau des milliers à cesser le travail et manifester pour réclamer l’égalité salariale.