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France24
8-Mai : l’Algérie commémore sa première "Journée de la Mémoire"
Article mis en ligne le 8 mai 2021

Commémoration historique en Algérie. Le pays célèbre samedi 8 mai sa première "Journée nationale de la Mémoire" pour honorer les victimes de la répression sanglante par la France de manifestations indépendantistes le 8 mai 1945, au moment où Alger attend de Paris la reconnaissance des "crimes du colonialisme".

Cette commémoration a été décidée il y a un an par le président Abdelmadjid Tebboune "en reconnaissance des énormes sacrifices consentis par le peuple algérien lors des massacres du 8 mai 1945 et du déclenchement de la Guerre de libération nationale le 1er novembre 1954". (...)

Le président Tebboune avait alors qualifié de "crimes contre l’humanité" les tueries perpétrées par les forces de l’ordre françaises dans le Constantinois (Sétif, Guelma et Kherrata) et les exactions de la période coloniale (1830-1962).

Il avait parallèlement annoncé le lancement d’une chaîne de télévision "spécialisée en histoire", ayant vocation à constituer "un support pour le système éducatif dans l’enseignement de cette matière que nous voulons maintenir vivace pour toutes les générations". La chaîne publique Eddakira ("Mémoire") a été lancée le 1er novembre 2020. (...)

Le 8 mai 1945 en Algérie, dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata, la répression d’une insurrection ayant causé la mort de 102 Européens a fait entre 10000 et 30000 victimes algériennes. Même l’incertitude sur le nombre de morts est une douleur. C’était un massacre d’État. pic.twitter.com/YR4WgQ4nkk
— Ludivine Bantigny (@Ludivine_Bantig) May 8, 2021

La "Journée de la Mémoire" a été instituée par une loi adoptée à l’unanimité le 23 juin 2020 par l’Assemblée populaire nationale (APN).

"Une mémoire qui refuse l’oubli" (...)

Le programme des célébrations prévoit une conférence sur "les crimes coloniaux dans le monde" et une exposition sur la "mémoire nationale" organisée par le musée du Moudjahid (combattant) de Sétif.

Est également prévue une reconstitution de la marche historique il y a 76 ans dans les rues de cette ville jusqu’à l’endroit où est tombée la première victime de la répression, le jeune scout musulman Bouzid Saâl, le drapeau algérien à la main. (...)

Les Algériens font état de 45 000 morts dans les émeutes du Constantinois, et les historiens français de quelques milliers à 20 000, parmi lesquels 103 Européens.

Au-delà de la querelle sur le nombre de victimes, l’enseignement de l’histoire de l’indépendance algérienne reste l’apanage de l’État. (...)

Cette journée de commémoration survient alors que le président français, Emmanuel Macron, a engagé ces derniers mois une série d’"actes symboliques", afin de tenter de "réconcilier les mémoires" entre les deux rives de la Méditerranée, à l’approche du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie (1962).

Un rapport remis en janvier par l’historien Benjamin Stora suggère plusieurs gestes dans ce but. Il a toutefois été très fraîchement accueilli à Alger et n’a suscité jusqu’à présent aucun geste de réciprocité côté algérien. (...)