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Twitter/Sébastien DELOGU, Député FRANCE INSOUMISE - NUPES
"5 ans de combat pour Caroline Fiat pour qu’un amendement sur le ratio patient soignant soit adopté "
#amendement
Article mis en ligne le 27 octobre 2022

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Ratio patients soignants : augmenter le nombre d’infirmiers sauve des vies et permet d’importantes économies

16 janvier 2022

Le per­son­nel infir­mier joue un rôle essen­tiel dans la pres­ta­tion des soins de santé de qua­lité. Pourtant en France le nombre d’infir­miers par patient n’est pas suf­fi­sant tant leurs tâches sont nom­breu­ses. Une étude aus­tra­lienne publiée dans la pres­ti­gieuse revue médi­cale "The Lancet" démon­tre qu’embau­cher plus de per­son­nel infir­mier sauve des vies et permet de d’impor­tan­tes économies à moyen et long terme.

L’étude aus­tra­lienne a été menée entre 2016 et 2018 sur plus de 400.000 patients et 17 000 infir­miers dans 55 hôpi­taux du Queensland, un Etat aus­tra­lien situé au nord-est du pays. Dans les 27 établissements où le ratio d’un pro­fes­sion­nel pour quatre patients a été res­pecté - au lieu d’un pour cinq aupa­ra­vant, pas­sant à un pour sept la nuit - et com­paré aux 28 autres (à un pour six), le risque de décès jusqu’à 30 jours après la sortie et de réad­mis­sion dans les sept jours a chuté de 7%. La durée du séjour a dimi­nué de 3%.

Augmenter le nombre d’infir­miè­res par patient a permis d’éviter 145 décès, 255 réad­mis­sions et près de 30.000 jours d’hos­pi­ta­li­sa­tion. Le manque d’infir­miè­res pro­vo­que des com­pli­ca­tions chez les patients, prin­ci­pa­le­ment des com­pli­ca­tions infec­tieu­ses comme des infec­tions noso­co­mia­les, des com­pli­ca­tions de plaies opé­ra­toi­res, ou des escar­res quand on mobi­lise moins les patients. Finalement, les patients res­tent plus long­temps à cause de ces com­pli­ca­tions, et revien­nent à l’hôpi­tal.

Dans l’étude, les cher­cheurs se ren­dent compte que le coût des réad­mis­sions et de cette durée de séjour aug­men­tée revient à 69 mil­lions de dol­lars. Alors qu’enga­ger un nombre suf­fi­sant d’infir­miè­res repré­sente moins de la moitié, à savoir 33 mil­lions de dol­lars.

La même étude a été réa­li­sée en Irlande. Les résul­tats sont simi­lai­res. Les cher­cheurs ont estimé que le manque d’infir­miers coûte 31,3 mil­lions d’euros pour l’ensem­ble du sys­tème de santé de l’Irlande. Si enga­ger plus d’infir­miers coûte cher à court terme, cela dimi­nue le nombre de réad­mis­sions et les durées du séjour hos­pi­ta­lier. Donc à moyen et long terme, c’est effi­cace économiquement d’aug­men­ter le nombre du per­son­nel soi­gnant.
https://www.lex­press.fr/actua­lite/societe/sante/hopi­taux-l-etude-qui-montre-qu-embau­cher-plus-d-infir­miers-sauve-des-vies-et-plus-encore_2150634.html

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC alerte régu­liè­re­ment sur le dou­ble­ment de la charge de tra­vail infir­mier depuis 10 ans : "le tra­vail s’est den­si­fié, au regard de la crois­sance et de la modi­fi­ca­tion de l’acti­vité, carac­té­ri­sée par un virage ambu­la­toire, une aug­men­ta­tion de la sévé­rité des séjours et de l’âge moyen des patients en hos­pi­ta­li­sa­tion com­plète et une contrac­tion de la durée moyenne de séjour."

"Les per­son­nels infir­miers font part d’un sen­ti­ment d’alour­dis­se­ment de la charge de tra­vail et de den­si­fi­ca­tion du temps de tra­vail, sen­ti­ment que les don­nées d’acti­vité per­met­tent d’objec­ti­ver."

"Le report d’une partie de l’acti­vité d’hos­pi­ta­li­sa­tion com­plète vers l’ambu­la­toire a pour consé­quence l’aug­men­ta­tion de la sévé­rité des cas trai­tés en hos­pi­ta­li­sa­tion com­plète : si les séjours de sévé­rité « une » dimi­nuent de 5 %, ceux de sévé­rité « deux » et « trois » aug­men­tent res­pec­ti­ve­ment de 16,5 % et 13,4 % sur la période, la hausse attei­gnant 46,1 % pour les séjours de sévé­rité « quatre ». "

" L’alour­dis­se­ment du poids moyen du cas traité tient également au vieillis­se­ment de la patien­tèle, marqué sur les sévé­rité trois et quatre, lequel accroît la pro­ba­bi­lité de comor­bi­di­tés et le temps néces­saire aux soins. En effet, les patients plus âgés appel­lent en moyenne non seu­le­ment des soins plus tech­ni­ques mais aussi, à patho­lo­gie équivalente, davan­tage de soins de nur­sing.

Ces patients deman­dent également plus de temps consa­cré à leur expli­quer les soins et à les ras­su­rer selon ce qu’indi­quent les équipes soi­gnan­tes. Les patients plus âgés pren­nent en outre davan­tage de trai­te­ments (anté­rieurs à l’hos­pi­ta­li­sa­tion), d’où une ges­tion plus déli­cate des effets médi­ca­men­teux. Les équipes soi­gnan­tes sou­li­gnent également la fré­quence accrue de situa­tions socia­les dégra­dées com­pli­quant la prise en charge, à patho­lo­gie équivalente"

"Le res­senti des per­son­nels infir­miers repose donc sur une réelle den­si­fi­ca­tion de leur tra­vail, lié à un fac­teur exo­gène, à savoir le vieillis­se­ment de la popu­la­tion, au déve­lop­pe­ment de l’ambu­la­toire pour les niveaux de sévé­rité les plus fai­bles et à l’orga­ni­sa­tion des soins pour les niveaux de sévé­rité plus élevés."

Le nombre de patients par infir­mière impacte la qua­lité et la sécu­rité des soins, mais les exem­ples étrangers mon­trent que c’est aussi ren­ta­ble économiquement ! Aussi le SNPI se demande pour­quoi la France est-elle en train de sabor­der les établissements hos­pi­ta­liers ? (...)